Confinement puis déconfinement progressif… Comment l’asile national pour animaux de Luxembourg-Gasperich vit-il cette crise sanitaire depuis la mi-mars ? Le point avec l’une des responsables.
«L’asile était quasiment fermé durant deux mois, soit de la mi-mars à la mi-mai. Cela dit, nous avons assuré le service dans les cas d’urgences : par téléphone et dans les cas où la police avait récupéré un chien trouvé ou maltraité…», indique Liliane Ferron, responsable des relations publiques de l’asile, lorsqu’elle évoque la période de confinement. En ce qui concerne les promenades de chiens de l’asile, ce sont les membres du personnel et les bénévoles qui se sont chargés de cette tâche, séparément, en prenant toutes les précautions sanitaires et en évitant tout contact avec les personnes extérieures, souligne-t-elle également.
«Et puis nous avons repris autour du 16 mai où il a été décidé de commencer à travailler sur rendez-vous pour les adoptions de chiens ou de chats : nous avons pris tous les renseignements et coordonnées par téléphone et avons fixé des rendez-vous espacés d’une demi-heure voire d’une heure, en fonction de la demande. Nous ne souhaitons surtout pas que des rassemblements se forment, sauf s’il y a urgence. Le maître-mot est d’éviter que les gens se rendent physiquement sans téléphoner au préalable», justifie Liliane Ferron (lire également encadré).
Plus de temps et pas de vacances à l’étranger
L’asile prend en effet beaucoup plus de précautions depuis l’arrivée de la pandémie : «Heureusement, nous n’avons pas été touchés par la maladie et nous avons vraiment pris toutes les précautions, car sinon il aurait tout fallu fermer. Et qu’auraient fait les animaux dans tout cela ? Actuellement, on essaye surtout de ne pas rassembler trop de monde et faisons respecter les règles sanitaires lorsque des gens viennent dans nos bureaux», souligne encore Liliane Ferron.
Ce qui est notamment le cas pour les promenades qui, elles, ne se font pas sur rendez-vous : les gens peuvent toujours se présenter à l’asile à 13 h, mais pour le moment, il n’y a pas beaucoup de chiens, «et il se peut qu’il n’y en ait plus à 14 h». Car l’asile a connu très peu, voire aucune naissance depuis la mi-mars. De plus, le nombre d’animaux abandonnés a été très faible, si ce n’est nul, contrairement à d’autres périodes estivales.
«Pendant le confinement, nous avons un temps pensé qu’un grand nombre de chats et de chiens se retrouveraient chez nous, car les gens se diraient que l’animal pouvait également transmettre le virus. Mais nous n’avons reçu aucun animal, si ce n’est un chien ou un chat, qui a été retrouvé dans la rue, abandonné ou maltraité, et qu’on nous a ramené. Cette situation était étrange, alors comment l’expliquer ? Peut-être par le fait que les propriétaires ont eu plus de temps pour s’occuper de leurs animaux; mais il se pourrait que ces mêmes personnes n’aient prochainement plus le temps de le faire…»
Ainsi, depuis le déconfinement, les promenades et les démarches en vue d’une adoption ont repris, car «les gens ne partent peut-être pas en vacances cet été…». Quant à l’avenir, bien que l’asile soit dans l’inconnu, la situation se normalise un peu, dixit Liliane Ferron qui estime que «c’est peut-être bien que nous n’ayons actuellement pas tellement de chats et de chiens». Quoi qu’il en soit, l’asile «continuera à veiller à ce que les animaux ne souffrent pas trop de la situation sanitaire».
Claude Damiani
L’asile déçu par certains «adoptants» potentiels
À la sortie du confinement, l’asile a commencé à travailler sur rendez-vous et en ciblant les personnes désireuses d’adoption. «Après que toutes les informations concernant les personnes intéressées ont été prises, et si après recoupement des informations, il s’est avéré que tel chien ou chat pouvait correspondre à tel foyer demandeur, nous avons fixé un rendez-vous à l’asile. Après une courte promenade, l’adoption effective a été actée, mais seulement en faveur de gens qui étaient connus de notre asile, et dont on savait à 90 % que l’adoption conviendrait ! Mais il y a aussi eu d’autres personnes qui ont appelé en disant : « Oh ! On a beaucoup de temps maintenant, on veut adopter ! Nous leur avons répondu : « Et ensuite, une fois la situation sanitaire normalisée, aurez-vous encore autant de temps libre ? » Certaines personnes voulaient juste adopter un chien pour se promener et s’occuper un peu, sans penser à son avenir», selon Liliane Ferron : «Je regrette de le dire, mais c’était comme ça, et l’asile en est déçu !»
C. D.