Finies les vacances, la bourgmestre Lydie Polfer a annoncé que des chantiers allaient s’installer en Ville. Une grande réunion publique est prévue début octobre.
L’opposition s’en régale, c’est un sujet de médisances intemporel : les travaux, ça fait pester. Lydie Polfer le sait mieux que personne, elle qui dirige une ville qui semble tout de même un peu en chantier perpétuel. «Je le sais bien…, sourit-elle. Les chantiers sont sales, ils font du bruit et ils gênent la circulation.»
Certes, mais ils sont aussi indispensables. «La population de la ville de Luxembourg a augmenté de 30% en dix ans, argumente-t-elle. Il y a donc une énorme demande et des besoins basiques à satisfaire en termes de canalisations d’eau, d’électricité, de fibre optique ou de voirie.» Pour suivre le rythme de cette croissance, il n’y a donc pas le choix : il faut engager des travaux qui peuvent effectivement être très lourds.
Pour couper court aux critiques concernant la gêne occasionnée et les soupçons de mauvaise coordination, Lydie Polfer a décidé d’utiliser le même remède que l’an passé : une grande réunion publique d’information ouverte à tous, et en compagnie des représentants des entreprises concernées. Celle-ci aura lieu le mercredi 5 octobre à 18h30 au Grand Théâtre. «Nous aurons à côté de nous Creos, Post Luxembourg et Luxtram», se félicite la bourgmestre. «Les habitants auront ainsi la preuve que nous réfléchissons à la planification de ces travaux tous ensemble», a-t-elle lancé, un petit sourire en coin.
Parmi les plus grands chantiers, il y a évidemment celui du tram. La pose des rails se poursuit sur le Kirchberg tandis que les grands engins vont retrouver un Glacis qu’ils avaient délaissé (comme prévu) pour la Schueberfouer. Mais avant l’installation des rails, il va falloir ouvrir de grandes saignées pour renouveler les réseaux d’eau et d’électricité.
«Le chemin sera difficile»
L’emprise de ces travaux imposera de rogner sur les places de parking. «Il y en aura environ 200 en moins, mais cela ne posera pas de problème, puisqu’il n’est jamais complet, tout comme le parking souterrain du Théâtre qui est juste à côté», a précisé la députée-maire. Comme c’était déjà le cas cette année, les ouvriers n’auront pas de temps à perdre étant donné que la place devra être vidée pour l’indéboulonnable Schueberfouer.
La vieille ville n’est pas épargnée non plus. Après le secteur allant du Conseil d’État jusqu’au Palais grand-ducal, c’est au tour de la zone comprise entre la Chambre des députés et le Palais d’être modernisée. Ces interventions débuteront cette semaine et s’achèveront l’an prochain.
Enfin, la transformation radicale de la rue Aldringen va être lancée. Elle deviendra piétonne à l’horizon 2019, dans le sillage de l’aménagement du nouveau Royal-Hamilius, dont la première pierre sera officiellement posée la semaine prochaine. «Attention, précise toutefois Lydie Polfer. Lors de la réunion publique, nous ne parlerons pas des travaux privés comme le Royal-Hamilius, par exemple.» La bourgmestre est donc bien consciente que la Ville ne se présentera pas sous son meilleur jour ces prochaines années, mais comme elle le dit : «Quand tout sera terminé, ce sera très bien. Beaucoup mieux qu’avant. Mais jusque-là, c’est vrai, le chemin sera difficile…»
Erwan Nonet
À noter aussi
– Falaises de la Schläifmillen. Des travaux vont être entrepris pour consolider les falaises le long de l’Alzette, au niveau des ateliers d’artistes de la Schläifmillen. «Ce sont des travaux préventifs, souligne Lydie Polfer. Nous préférons prendre nos précautions avant la pluie et le gel de la mauvaise saison.» À cet endroit, des arbres sont encastrés dans la falaise, ce qui pourrait la déstabiliser. Pendant la durée des travaux, le tunnel Schläifmillen sera fermé à la circulation des voitures. Un passage sécurisé sera aménagé pour les piétons et les cyclistes.
– Zone à 20 km/h. La rue Jules-Wilhelm (entre le cimetière militaire allemand et l’ancienne porte Malakoff) et la rue Malakoff – en gros, entre la Philharmonie et Clausen – vont devenir une zone résidentielle le 3 octobre. «C’était une demande des habitants», a justifié la bourgmestre Lydie Polfer. Cette modification implique que la circulation sera limitée à 20 km/h et que les piétons seront toujours prioritaires. «Avec cette transformation, nous comptons sur une nette diminution du trafic», a ajouté la députée-maire.
– Beggen : parking payant. À partir du 3 octobre, le parking situé dans la rue Henri-Dunant (310 emplacements) sera interdit aux véhicules de plus de 3,5 tonnes. Il entrera également en zone violette. Le stationnement est limité à 10 heures consécutives, à 0,50 euro par heure entre 8h et 18h, du lundi au vendredi.
«Le nombre de camionnettes, de remorques et de semi-remorques qui y était garés pendant de longues périodes posait problème, argumente Lydie Polfer. Cette règlementation permettra d’offrir davantage de places aux personnes qui prennent les transports en commun et aux usagers et spectateurs du stade de foot.»
Le P&R Beggen (160 emplacements), rue du Pont, restera gratuit. Les bus 10/11 relient la rue de Beggen (arrêt rue du Pont, à proximité du P+R) au centre-ville et à la Gare.