Déi Lénk regrette que la croissance économique continue d’être soutenue de tous bords. Elle plaide pour une vraie stratégie de développement pour la Ville.
Le 13 juin dernier après une séance marathon du conseil communal de Luxembourg, la majorité DP-déi gréng donnait son feu vert pour le lancement de la procédure d’adoption du nouveau projet d’aménagement général (PAG) de la Ville. Depuis, six réunions publiques d’information et de discussion organisées par le collège échevinal ont eu lieu permettant aux citoyens de prendre connaissance du projet. Jusqu’au 20 juillet inclus, ils ont encore le temps d’adresser leurs doléances par écrit au collège des bourgmestre et échevins.
«La croissance économique de la Ville est fulgurante et le logement ne suit pas. Il y a un déséquilibre flagrant entre le nombre d’emplois et celui des habitants», a soulevé le conseiller communal Guy Foetz (déi Lénk), chiffres à l’appui. Actuellement en 2016, la capitale compte 110 500 habitants et 160 000 emplois, ce qui fait un rapport de 1,45 emploi par habitant. «Ce déséquilibre va s’accentuer dans les dix à 15 prochaines années», redoute Guy Foetz. En 2020, si la tendance se poursuit, la population s’élèvera ainsi à 125 000 face à 225 000 emplois, ce qui donnera 1,80 emploi par habitant.
«De plus en plus une ville pour les riches»
Ce n’est pas la seule critique que déi Lénk a lâchée vendredi au sujet du nouveau PAG de la Ville de Luxembourg. Le parti dénonce que le développement de la capitale soit déterminé par le raisonnement à court terme et les intérêts immédiats des promoteurs et des affairistes. «Ce que le promoteur vend n’est pas forcément ce dont les gens ont besoin en Ville», note Guy Foetz en citant notamment l’exemple du Royal-Hamilius. «C’est absurde de sacrifier une gare de bus dans le centre-ville pour créer un centre commercial de luxe avec très peu de logements.»
Bref, face aux défis de la forte croissance, déi Lénk plaide pour une vraie stratégie de développement, l’élaboration d’un modèle pour faire face aux besoins en logements et en infrastructures scolaires, culturelles et sportives d’une population beaucoup plus importante : «Car si cela continue, la pression sur les prix et les loyers des logements deviendra plus grande. La Ville deviendra de plus en plus une ville pour les riches. Et les familles seront exclues de la Ville, si elles n’ont pas l’argent.»
Enfin, déi Lénk souhaite le développement d’une stratégie de réduction massive du trafic automobile et de développement des transports en commun et de la mobilité.
Fabienne Armborst
Logements sociaux : même pas 1% !
Dans le nouveau PAG, la fraction déi Lénk de la capitale dénonce, par ailleurs, l’absence d’accent mis sur la construction de logements sociaux et à coût abordable. Le parti rappelle ainsi, qu’actuellement, le taux des logements sociaux par rapport au nombre total de logements en Ville ne s’élève même pas à 1% (488/51 257).
«Si on prend les logements à coût modéré, on arrive à 2,33%», a précisé Guy Foetz avant de citer des exemples d’autres pays ou villes pouvant servir de modèles : «En France, il y a 17% de logements sociaux par rapport au nombre d’habitations à Luxembourg. Aux Pays-Bas, on compte 32% de logements sociaux. Enfin à Vienne, deux tiers des logements appartiennent à la commune et sont loués à 7,5 euros le m².»