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Nord du Luxembourg : sur la piste du loup


Les loups sont-ils de retour au Luxembourg? Pour l'instant dans le nord, on veut croire à des attaques isolées (Photo d'illustration : Républicain Lorrain).

124 ans qu’on n’avait pas vu le loup au Luxembourg et le voilà qui, sans prévenir, attaque un troupeau à Holzem en juillet 2017 et à Fouhren le 26 février dernier. Le Luxembourg serait-il une étape pour les loups en transhumance? C’est du moins ce que semblent suggérer les attaques signalées chez nos voisins.

Il suffit d’une excursion au nord du Luxembourg, à travers les bourgs qui composent la commune de Tandel entre Diekirch et la frontière allemande, pour comprendre pourquoi le loup s’y est aventuré. Le paysage est vallonné, les forêts denses, la nature offerte, les brebis sans surveillance et, surtout, le calme règne. Toutes les conditions sont réunies pour que cet animal qui a peur de l’homme puisse transiter en toute discrétion et se restaurer au passage. Car les toutes proches Ardennes belges semblent être un carrefour pour les loups venant de France et d’Allemagne.

Dans le nord du pays, du côté de Tandel ou Fouhren (photo), les brebis paissent en paix (Photo : Sophie Kieffer).

Dans le nord du pays, du côté de Tandel ou Fouhren (photo), les brebis paissent en paix (Photo : Sophie Kieffer).

Mais il serait difficile de déterminer d’où vient le loup responsable de l’attaque de Fouhren et où il se trouve actuellement, a indiqué l’administration de la Nature et des Forêts. Le loup est un animal nomade, capable de parcourir jusqu’à 95 kilomètres par jour pour trouver de la nourriture.
Là-haut dans la montagne au beau milieu de paysages ruraux, on préfère garder la tête froide en espérant que la région ne devienne pas une autoroute pour les loups. «La région est habitée par des agriculteurs qui ne sont pas tous enchantés à l’idée d’un retour du loup, témoigne un grand-père discret. Ils craignent qu’il ne s’attaque aux enfants ou à d’autres animaux qu’aux brebis, comme les veaux.» Le loup aurait été de toutes les discussions après l’attaque. À présent, la vie aurait repris son cours «jusqu’à la prochaine attaque».

Une paix rompue?
À Brandenbourg, un couple de touristes belges marche tranquillement en direction du château le long d’une petite route serpentant vers la forêt. «Le loup, je l’ai vu, mais c’était il y a longtemps», plaisante Germain. «Nous marchons régulièrement en Belgique et au Luxembourg, mais nous n’avons encore jamais croisé un tel animal», ajoute Annie, son épouse. «Je ne sais pas comment je réagirais si je me trouvais nez à nez avec un loup. Je ne sais pas lequel des deux aurait le plus peur.»
Si l’image du loup porteur de rage, tueur de grands-mères et croqueur de fillettes se mouvant au sein de forêts sombres et dangereuses semble s’être adoucie, le loup n’en reste pas moins dans l’inconscient collectif un dangereux prédateur. La perspective de son retour est synonyme de «paix rompue» pour le grand-père discret. Les éleveurs vont devoir être vigilants.

Sophie Kieffer.

Réunion d’information à Brandebourg

Une réunion d’information sur le loup sera organisée le jeudi 19 avril à 19 h 30 à la salle des fêtes de Brandenbourg par l’administration de la Nature et des Forêts. Afin de rassurer la population, Laurent Schley, le directeur de l’administration, tiendra une conférence intitulée : «Le retour du loup : une chance ou une catastrophe?».

 

Un indice sur le loup : aidez l’Administration!

Les personnes pensant avoir vu un loup ou ayant trouvé des indices permettant de conclure à sa présence peuvent contacter l’Administration de la Nature et des Forêts (ANF) par téléphone au 40 22 01 55, par courriel (wolf@anf.etat.lu) ou par courrier à l’adresse suivante : administration de la Nature et des Forêts, 81, avenue de la Gare, L-9233 Diekirch. Une première évaluation sera réalisée à l’aide de photos et des descriptions envoyées.

Si le loup peut être exclu, le cas sera consigné et classé. S’il ne peut pas être exclu, l’ANF contactera personnellement l’observateur et, le cas échéant, effectuera avec lui une visite sur les lieux.