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Nina, bloquée à Kiev avec ses parents : «Des bombardements de tous les côtés»


Des habitants prennent en photo des restes d'obus à Kiev alors que la police boucle le périmètre (Photo : AFP)

Cette jeune Ukraino-Luxembourgeoise cherche à fuir le pays en guerre alors que les ambassades disposent de moyens limités pour organiser des évacuations. Jean Asselborn a pu les contacter, elle et ses proches.

Nina Basok, Ukraino-Luxembourgeoise de 25 ans qui confiait «se préparer au pire» il y a quelques jours dans nos colonnes, alors que le pays redoutait une invasion russe, a pu nous communiquer quelques nouvelles ce jeudi depuis Kiev, où elle vit depuis toujours.

Elle décrit une atmosphère de panique, même si elle s’efforce de garder son sang-froid : «Il y a des bombardements de tous les côtés, des aéroports sont ciblés, mais aussi des quartiers résidentiels», raconte-t-elle.

Un coup de fil de Jean Asselborn

Tandis qu’une grande partie des habitants tente désespérément de fuir, formant d’énormes embouteillages partout en ville et aux abords des stations essence, elle et ses proches se retrouvent bloqués dans la capitale pour le moment car ils n’ont pas de véhicule.

Dans ce marasme, elle rapporte que le ministre des Affaires étrangères, Jean Asselborn, est tout de même parvenu à les joindre par téléphone : «Il nous a prévenus que les ambassades ne peuvent évacuer les gens que depuis la ville de Lviv, qui se trouve à 8 heures de route à l’ouest de Kiev. Or, sans voiture, nous n’avons aucun moyen de nous y rendre», déplore la jeune femme, qui travaille en tant que chercheuse pour Visegrad Insight.

«Je fais confiance aux soldats ukrainiens»

Un mince espoir se dessine cependant : «On attend de voir si l’entreprise où travaillent mes parents peut organiser des évacuations demain», annonce-t-elle, «sinon on sera contraints de rester à Kiev». Une perspective que redoute Nina, même si elle affirme «faire confiance aux soldats ukrainiens pour nous défendre».

Asselborn : «Obligés de faire demi-tour»

Le Luxembourg est décidé à mettre en place les moyens nécessaires pour, d’un côté, rapatrier des Luxembourgeois bloqués en Ukraine et, de l’autre, accueillir au Grand-Duché des membres de famille d’Européens de l’Est, résidant au Grand-Duché. Tout le volet humanitaire fera l’objet d’une discussion, ce vendredi, dans une prochaine réunion du Conseil de gouvernement.

Des premiers détails ont été donnés ce jeudi après-midi à la Chambre des députés. Selon le ministre des Affaires étrangères, «entre 20 et 30 Luxembourgeois sont domiciliés en Ukraine. Nous ne savons cependant pas s’ils se trouvent sur place ou pas». Le gouvernement continue d’entretenir un contact étroit avec les diplomates belges à Kiev. Un diplomate luxembourgeois a pu être envoyé en Ukraine.

«On nous rapporte que parmi ceux qui ont tenté de fuir Kiev, certains ont dû faire demi-tour après quelques kilomètres à peine. Tout est bloqué», détaille Jean Asselborn. Le ministre a aussi ouvert la porte à des regroupements familiaux.

Seront concernés des Ukrainiens résidant au Luxembourg, mais aussi d’autres Européens de l’Est tels que des Roumains, Polonais, Slovaques, Moldaves ou des ressortissants des pays baltes. Des échanges à l’échelle de l’UE sont en cours. Un statut d’immigration particulier pourrait être émis.

D. M.

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