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« Naturpakt » : les communes donnent l’exemple


La protection du climat ne sera sur la bonne voie que quand tout le monde y participera. Les communes ont un rôle incitatif à jouer. (Photo : Sophie Kieffer)

Après le Pacte climat, le Pacte nature! «Naturpakt» est un instrument qui doit encourager les communes à protéger la biodiversité et les ressources naturelles.

Les températures record de ces derniers jours, le manque d’eau, la disparition d’espèces animales et florales endémiques sont autant de signes qui devraient alerter et encourager à s’engager pour la protection du climat et de la biodiversité. Le Pacte nature est un appel aux citoyens et à ceux qui les représentent de passer à l’action à leur niveau selon le principe «act local, think global». Une carotte de 32 millions d’euros est tout de même prévue pour inciter les communes à participer.

Si rien n’oblige les communes à s’engager, selon le ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, leur rôle dans la protection du climat et des ressources naturelles est essentiel. «Nous voulons que les communes, qui possèdent environ 13 % du territoire national, nous aident à mettre en œuvre le plan national de protection de la nature, les mesures contenues dans le plan de gestion de l’eau et la stratégie d’adaptation aux changements climatiques», a expliqué la ministre Carole Dieschbourg, jeudi matin.

Dieschbourg attend de l’émulation

Le fonctionnement du «Naturpakt» est similaire à celui du «Klimapakt» : un engagement contractuel, un état des lieux, un programme de travail réalisé par une équipe dédiée et son application sur le terrain, ainsi qu’un suivi annuel et un audit pour obtenir et conserver une certification et les primes qui l’accompagnent, prélevées sur le fonds pour la protection de l’environnement. À commencer par une subvention de participation de 10 000 euros et les frais liés aux services de conseillers. Suit ensuite la subvention de certification qui comprend une subvention forfaitaire allant de 25 000 euros à 70 000 euros et une subvention variable plafonnée, calculée sur la base de la superficie de la commune et de la période de certification allant de 5 euros à 40 euros de l’hectare. Le tout calculé en fonction d’un barème de mesures appliquées qui rapportent des points. Les communes seront alors réparties en quatre catégories : de base (40 % de mesures), bronze (50 %), argent (60 %) et or (70 %). Le système est prévu pour durer dix ans.

«Nous espérons que cette catégorisation va créer une dynamique entre les communes qui les pousse à vouloir se dépasser, a commenté la ministre. Toutes les communes ont adhéré au Pacte climat, nous aimerions qu’elles fassent de même pour le Pacte nature.» Même si, au final, le choix leur est laissé.

Six grands thèmes

Le catalogue de mesures reprend six grands thèmes, dont le milieu urbain, le milieu des paysages ouverts, le milieu aquatique et le milieu forestier. «Nous avons essayé de prendre les différents environnements et écosystèmes en considération et tous les points à améliorer en matière de protection de la nature, assure la ministre. Il faut travailler de manière équilibrée dans ces différents domaines. Le dernier point, celui qui a le moins affaire avec la nature, est celui de la communication et de la coopération. (…) Car ce n’est qu’en connaissant et en comprenant un environnement qu’on développe l’envie de vouloir le sauver.»

Dix communes ont déjà testé la formule. Il s’agit de Beckerich, Bertrange, Putscheid, Esch-sur-Sûre, Schifflange, Wincrange, Wiltz, Schutterange, Rumelange et Wormeldange. «Nous avons choisi des communes de tailles différentes pour montrer que chacun a les dispositions et possibilités pour protéger la nature, a estimé Carole Dieschbourg. À elles de réaliser le plus tôt possible un maximum de mesures.» Les communes sont donc invitées à jouer le rôle d’exemple.

Le plan a été approuvé par le Conseil de gouvernement, le catalogue de mesures doit encore être finalisé avec les partenaires dans le cadre d’ateliers qui auront lieu début octobre.

Sophie Kieffer

Tout le monde peut y arriver

Nul besoin d’être une grande commune pour parvenir à atteindre les objectifs du Pacte nature. La ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable a expliqué jeudi que toutes les communes disposent d’espaces correspondant aux diverses catégories retenues. «Une commune rurale dispose par exemple d’une zone urbaine. Cela peut n’être qu’une route, mais elle offre la possibilité de mettre en place de nombreuses initiatives, indique la ministre. En ce qui concerne l’eau, même si une commune n’a pas de source ou de cours d’eau qui la traverse, elle peut s’engager aux côtés de la commune voisine. L’instrument que nous présentons permet aux communes de faire en fonction de leurs possibilités. Elles pourront mettre l’accent sur certaines mesures ou milieux et moins sur d’autres.»