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Natur&ëmwelt : des cultures pour sensibiliser sur nos dérives alimentaires


La surface arable moyenne pour nourrir un individu, pendant un an, est de 2 000 m². Un projet de natur&ëmwelt alerte sur les abus des Occidentaux. (Photo LQ/Fabrizio Pizzolante)

Neuf mois après son inauguration, le projet 2000 m² de natur&ëmwelt porte ses fruits. Une surface qui n’a pas été choisie au hasard puisque c’est, en moyenne, la surface en terre arable nécessaire à la production de l’alimentation d’une personne pendant une année. En octobre dernier, natur&ëmwelt et ses partenaires inauguraient un champ correspondant à cette surface et alertaient sur les dangers de la surconsommation. Depuis, des plantes et des idées ont poussé sur ce terrain.

À Kockelscheuer, hier matin, un lopin de terre dans le grand jardin de l’association natur&ëmwelt faisait l’objet d’une attention particulière. Le ministre de l’Agriculture, Romain Schneider, avait même fait le déplacement. Le terrain en question fait partie d’un projet lancé en octobre dernier qui matérialise la surface de terre arable moyenne nécessaire à produire l’alimentation d’un homme pendant une année. En théorie. En pratique, la répartition est différente.

Le projet lancé par natur&ëmwelt, Co-labor et IBLA (l’Institut pour l’agriculture biologique et la culture agraire) doit illustrer les relations entre nos habitudes alimentaires, les surfaces agricoles et la protection de l’environnement. Les porteurs du projet expliquent que des inégalités existent et persistent. En effet, plus nous consommons de manière déraisonnée et déraisonnable, plus nous devons importer des ressources comme le soja, l’huile de palme, le café ou le tabac, entre autres, plus notre surface moyenne augmente au détriment de celles d’autres populations.

Ce n’est pas la seule conséquence de notre surconsommation. On peut notamment citer l’empreinte carbone, soit la quantité de gaz à effet de serre rejetée dans l’atmosphère à la suite de l’importation de certains aliments ou à leur production. Le terrain de 2 000 m2 à Kockelscheuer doit témoigner de manière concrète de ces aspects. Il est même trop exigu par rapport à nos habitudes alimentaires qui dépassent largement les quantités préconisées.

Le terrain a pour objet d’éveiller les consciences et de promouvoir des alternatives comme l’économie circulaire ainsi que la consommation raisonnée de produits locaux ou régionaux issus de la culture biologique. Le projet durera deux ans et sera financé en intégralité par le ministère du Développement durable et des Infrastructures à hauteur de 100 000 euros.

2 000 mètres carrés de nourriture

Deux mille mètres carrés équivalent à la surface de cinq terrains de basket ou d’un parking pouvant accueillir 200 voitures. Ici, ils correspondent à un pré pour les vaches, à un espace où cultiver de la nourriture pour les cochons, un poulailler, une parcelle réservée aux céréales (du seigle et de l’épeautre), une autre sur laquelle prospèrent des fleurs de tournesol et des chardons permettant de presser de l’huile ou encore des betteraves qui produisent du sucre, ainsi qu’un petit potager.

Le tout prouve qu’il existe des alternatives à la monoculture et permet aux insectes en voie de disparition de se refaire une santé. Alors qu’au mois d’octobre dernier le lopin de terre était nu, il a déjà donné une récolte qui a été servie lors de la fête de la Nature au mois de juin. Ce projet doit montrer la valeur de ce qui est produit dans une région donnée et de nombreuses manifestations et événements sont organisés sur les lieux pour sensibiliser le public.

Une partie dédiée à la production de viande

La moitié de la parcelle est, par exemple, dédiée à la production de viande et de produits laitiers. Cependant, elle est trop petite au vue de la consommation de viande des pays industrialisés. Nous consommons en moyenne 100 kilogrammes de viande par an, ce qui équivaut à environ 270 grammes par jour, alors que la consommation recommandée serait de 30 kilogrammes par an.

Pour le ministre de l’Agriculture et du Développement durable, Romain Schneider, il faut réfléchir à des pistes pour une utilisation plus durable des sols et des eaux dans les processus de production et de consommation. Le projet offre une excellente base de travail pour ce genre de réflexions.

Plus d’informations sur : www.2000m2.lu

Sophie Kieffer