Le projet de rénovation et d’agrandissement du musée national de la Résistance, à Esch-sur-Alzette, a été présenté mardi. Il s’annonce «superbe», dixit son directeur.
De l’eau a coulé sous les ponts depuis la planification, par des résistants déportés politiques, dans la fin des années 1940, d’un musée de la Résistance nationale contre l’oubli et en souvenir des victimes du nazisme au Luxembourg. En 1956, sont inaugurés le musée de la Résistance et le monument aux morts, avant que les architectes N. Schmit-Noesen et Laurent Schmit ne conçoivent un ensemble architectural réunissant le monument aux morts et le musée de la Résistance.
Nous sommes alors en janvier 2015, lorsqu’un groupe de travail rend son rapport relatif à l’agrandissement et au renouvellement du musée, à la ministre de la Culture de l’époque, Maggy Nagel. La suite ? Le Conseil de gouvernement et le collège échevinal d’Esch-sur-Alzette avalisent le projet et, en 2016, sont désignés un bureau d’architecte et un scénographe pour la rénovation du musée, à savoir l’atelier d’architecture et de design Jim Clemes SA.
Un devoir pédagogique face aux populismes
Bref, le chemin fut long, mais le bout du tunnel est finalement visible. De quoi ravir toutes les parties prenantes du projet. «Devoir de mémoire collective, mais également enjeux d’éducation politique et civique, d’intégration des communautés étrangères, ou encore valeur ajoutée pour le tourisme dans le sud du pays : le futur musée aura pour missions supplémentaires de mettre l’accent sur la sensibilisation au souvenir, sur le développement sociétal et notamment sur le respect des droits de l’homme», a indiqué la bourgmestre d’Esch-sur-Alzette, Vera Spautz.
Une extension des missions du musée, partagée par le secrétaire d’État à la Culture, Guy Arendt, ainsi que par le président de l’Œuvre nationale de secours Grande-Duchesse Charlotte, Pierre Bley, qui ont tous salué cette volonté, «à une époque en proie à la montée des populismes d’extrême droite, de la xénophobie, du racisme voire encore de l’homophobie». Au nom des valeurs communes démocratiques à inculquer aux générations futures. Une belle initiative, en somme !
Claude Damiani
Travaux début 2018
Au niveau des questions relatives au calendrier du chantier, l’atelier d’architecture et de design Jim Clemes table sur la mise en place du chantier au début de l’année 2018. Quant à la durée des travaux, elle a été évaluée à une période comprise entre 1 an et demi et deux ans.
Par ailleurs, le directeur du musée, Frank Schroeder, s’est fait un point d’honneur de rappeler que le musée ne fermerait pas durant les travaux, mais qu’«un musée de transition» sera mis en place.