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[Mullerthal] Ça vaut le coup… de fourchette !


Jacqueline Kuijpers, dans les caves du château de Beaufort, où est produit le fameux Cassero, une liqueur de cassis. (photo Tania Feller)

Arpenter le Mullerthal comme nous le faisons avec cette série d’été, cela creuse l’estomac. Et si la région doit être labellisée «parc naturel» avant la fin de l’année, il n’y a pas que la nature qui vaut le détour ! Petite halte gourmande auprès des producteurs locaux.

Une région qui a du caractère, ça se voit dans l’assiette. Ne connaît-on pas la Savoie pour sa fondue, Rome pour ses tripes (à la romaine justement) ou, poussons l’exotisme jusqu’à son paroxysme, l’Angleterre pour ses fish and chips? On aime ou on n’aime pas, mais on voyage en un coup de fourchette!

Mullerthal - les produits locauxLe Mullerthal, région de caractère s’il en est, a donc ses spécialités. À tel point qu’une association de producteurs existe depuis 2011 : les Mëllerdaller Produzenten. Elle regroupe une vingtaine d’artisans dans des métiers de bouche variés. « Jeunes ou entreprises implantées de longue date : notre vitrine est diversifiée », explique Chantal Wietor, présidente de l’association ( en médaillon ). Aucun critère n’a été fixé pour définir le «made in Mullerthal».

Certains produits sont confectionnés avec des matières premières locales, d’autres sont transformés sur place. Toutes les entreprises sont implantées sur le territoire du Mullerthal. La plus ancienne d’entre elles donne dans une baie lointaine : le café. Mais Café Boursy, fondé en 1883, affiche fièrement l’abbaye d’Echternach sur ses paquets. Car c’est ici qu’elle invente les crus les plus subtils, dont certains ont conféré une identité à la région. « Il n’est pas rare, dans une réunions de travail, qu’un interlocuteur s’arrête en disant : « Ah, ça c’est un café d’Echternach » », raconte Claude Petit, coordinateur au parc naturel du Mullerthall.

Modernisation des gammes

Autre secteur phare, qui connaît une véritable renaissance, le fruit. Chaque village du Mullerthal a ses vergers, parfois centenaires. La production a été relancée il y a une dizaine d’années, sous l’impulsion d’un plan d’action de développement de l’économie rurale (programme européen Leader). Pommiers, cerisiers, pruniers sont cultivés par une nouvelle génération pleine d’idées. Certes, l’eau de vie reste très vendue, mais la gamme de produits est désormais plus large. À Berdorf (Äppelkëscht), Eppeldorf (Eppelpress) et Rosport (Tudorsgeeschter), les fabricants de jus de fruit créent des assemblages inédits, à partir de pommes locales. Ils ajoutent du sureau, des groseilles et encore bien d’autres fruits rouges, pour obtenir des saveurs uniques.

Les pommiers du Mullerthal.

Les pommiers du Mullerthal.

Pour les amateurs de salaisons, le Mullerthal a aussi de quoi séduire. À Beaufort, par exemple, la charcuterie Wietor confectionne la Mëllerdaller, une saucisse à base de porc luxembourgeois et de fromage de Berdorf. « Un exemple de coopération entre producteurs locaux que nous encourageons », souligne Chantal Wietor. Un mets que l’on dégustera volontiers accompagné d’un verre de vin de la maison viticole Roeder, qui cultive ses vignes sur les hauteurs de Rosport (pinot blanc, noir, cépages rares comme l’elbling…)

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Le Mullerthal, région de caractère s’il en est, cultive de délicieuses spécialités.

Enfin, certains producteurs ont plusieurs casquettes : au château de Beaufort, on cumule plaisir de la visite d’un site historique (le site médiéval et le site Renaissance) et plaisir du palais. Jacqueline Kuijpers parle du Cassero mieux que personne. « Cette liqueur de cassis est produite depuis 1930 au château. Au départ, les maîtres des lieux utilisaient les baies autour du château. Puis, dans les années 60, nous avons importé du cassis du sud de la France. Depuis trois ans, nous sommes en production partagée : cassis replanté dans le Mullerthal et cassis français. »

Le précieux alcool est produit sur place, dans une cave fraîche du château (4 500 litres par an). Le cassis macère d’abord dans d’énormes fûts de chêne, mélangé à de l’alcool pur. Au bout de huit semaines, il est envoyé au pressoir. Puis le jus retourne en fût pendant au moins une semaine, dans des tonneaux retournés trois fois par jour pour mélanger le sucre. Au final, on obtient une liqueur qui titre 29 degrés, d’un rouge profond, où la saveur du fruit glisse sur le velouté de l’alcool… Encore une fois, la coopération est de mise, puisque le cassis sert aussi aux fabricants de jus et la liqueur, à agrémenter des plats de gibier locaux.

Hubert Gamelon

www.produzenten-mullerthal.lu

La région du Mullerthal est un symbole de nature sauvage au Luxembourg… mais la connaît-on si bien ? Pas sûr! La rédaction du Quotidien vous fait découvrir ce lieu magique cet été, tous les vendredis, à l’occasion de la future labellisation de la région en parc naturel.

Où acheter ?

Chaque producteur du Mullerthal vend ses produits en direct. Toutes les adresses sont sur le site web de l’ASBL Mëllerdaller Produzenten. Les producteurs vendent d’ailleurs souvent les produits des autres, c’est donc pratique. Par ailleurs, un réseau de quatre restaurateurs proposent des plats à base de produits locaux.

Citons par exemple l’Ernz Noire de Grundhof ou l’Auberge rustique de Beaufort. Les superettes des villes touristiques, comme à Echternach, sont aussi un relais de produits locaux. Enfin, pour ne rien rater des saveurs du Mullerthal, il est possible de confectionner un panier gourmand au Moulin de la culture, à Hinkel (tél. : 53 27 73).

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