Le conseil échevinal de Mondorf-les-Bains a le nez dans la préparation du budget. Les ambitions seront plus modestes, comme celles du Casino.
Il fait partie des établissements qui n’échappent pas à une fermeture jusqu’au 15 décembre prochain. Le Casino 2000 à Mondorf-les-Bains s’était quelque peu réinventé pour accueillir le public dans le respect des règles sanitaires, comme d’ailleurs la plupart des bars et restaurants, mais rien n’y a fait.
Ce n’était plus une surprise, l’annonce du Premier ministre était attendue. Pour le Casino, cela signifie une chute significative de son chiffre d’affaires de l’ordre de 50 % et, selon nos confrères du Républicain lorrain, l’établissement de la cité thermale ne devrait pas s’attendre à dépasser les 25 millions pour l’exercice 2020.
La fréquentation est tombée de 2 000 à 500 clients par jour le week-end. Mais quand le Casino tousse, c’est la commune de Mondorf-les-Bains qui s’enrhume et les précieuses recettes que lui assurent chaque année les jeux fondent comme neige au soleil. L’enveloppe annuelle représentait quelque 4 millions d’euros, toujours en légère progression. C’était le petit plus de la cité thermale que lui enviaient bien des communes.
Le bourgmestre, Steve Reckel (DP), qui a la tête dans la préparation du budget, sait qu’il y aura des choix à faire. Cette pandémie bouleverse tout sur son passage et oblige les décideurs à revoir leurs plans. C’est vrai au niveau national comme au niveau communal. «Nous sommes en train de tout recalculer, de décider des projets à reporter à une date encore indéterminée», explique Steve Reckel au Quotidien.
Il semble que la commune veuille se concentrer sur des projets de faible envergure. «J’ai déjà eu l’occasion de dire que je préférais dix projets à 100 000 euros plutôt qu’un gros projet à un million», poursuit le bourgmestre. Pragmatique et réaliste, il sait que les prochaines années vont être difficiles. Il ignore quand les projets reportés pourront être réalisés, «mais pas avant quelques années», prédit-il. Et encore, il veut rester «optimiste».
Ces trois dernières années, le budget extraordinaire avait quasiment doublé, passant de 9 à 17 millions d’euros, et la commune avait eu recours à l’emprunt pour boucler son budget de 78 millions en 2019. Elle sera certainement forcée d’emprunter encore l’année prochaine, comme le regrette le bourgmestre. Steve Reckel table sur un manque de recettes de l’ordre de 4,5 millions, conséquence de la baisse d’activité du Casino et de la diminution de la dotation de l’État.
Moche aussi pour l’économie locale
Le budget ordinaire est plombé lui aussi. Mondorf sera encore en équilibre pour son budget de fonctionnement mais pour combien d’années encore ? C’est la question que se pose Steve Reckel. Jusqu’aux prochaines élections, la commune de Mondorf-les-Bains n’entamera plus de grands projets, Steve Reckel le sent bien. Il admet aussi que les temps sont à la solidarité et qu’il y a plus urgent à faire pour sauver la situation. «Ce qui me fait râler, c’est qu’on ne peut plus investir comme avant et donc on sera nous aussi un frein pour l’économie locale», observe-t-il encore.
La cité thermale avait de grands projets, notamment en ce qui concerne les logements sociaux. Pour la première fois, la commune allait construire elle-même quelques unités, mais tout avancera plus lentement. Idem pour les travaux d’infrastructures dans l’avenue des Bains et la rue Dicks, dont on ne parlera plus avant quelque temps, reconnaît Steve Reckel.
La commune va se consacrer aux petits projets. «On va investir dans le mini-golf, dans le tourisme, dans le parcours de santé forestier, dans des aires de jeux», conclut sobrement Steve Reckel.
Geneviève Montaigu