Il est midi, les restaurants font le plein à Mondorf-les-Bains avant la fermeture de trois semaines. Mais dans les hôtels, on ne savait toujours pas si les cures étaient maintenues.
Profiter des derniers instants. Lundi, peu avant que le Premier ministre, Xavier Bettel, ne s’exprime aux côtés de la ministre de la Santé, Paulette Lenert, les clients des cafés et restaurants de Mondorf-les-Bains se réjouissaient devant leurs consommations avant d’y renoncer pour trois semaines au moins. Seul hic, les hôteliers ne savaient toujours pas si les cures étaient maintenues alors que toute la partie fitness et bien-être du Domaine thermal faisait partie des structures frappées par une fermeture due au confinement jusqu’au 15 décembre.
Les hôtels ne sont pas concernés par les nouvelles mesures qui entrent en vigueur jeudi, si bien qu’ils peuvent toujours accueillir des visiteurs qui seront servis dans leurs chambres. «Pour nous, cela veut dire que nous devons laisser nos cuisines ouvertes pour une demi-douzaines de clients», confie Jacques, le patron de l’hôtel-restaurant-bar Le Paris à Mondorf-les-Bains. Les établissements de la Cité thermale guettaient l’intervention du gouvernement à 13 h avant d’être invités à patienter une heure de plus pour connaître leur sort. «On attend le feed-back de nos curistes pour savoir à quoi s’attendre», nous déclare Sylvie, patronne de l’hôtel Beau-Séjour et du restaurant Le nid gourmand qui guettait le retour de ses clients partis faire les soins. L’établissement est situé à un jet de pierre des installations qui accueillent les curistes dès l’aube.
Dans tout ce paquet de mesures que comprend ce confinement partiel, il reste des zones d’ombre. Elles sont visibles ne serait-ce qu’à Mondorf où les hôteliers qui vivent essentiellement des séjours des curistes en cette saison ne savaient toujours pas à quel saint se vouer. Et la direction du Domaine thermal était bien embêtée. «Le Premier ministre n’a pas encore terminé sa conférence de presse», nous indiquait lundi le service presse et communication, comme si Xavier Bettel allait réserver un chapitre aux cures. Évidemment pas. Le même service nous précisait que le directeur serait en réunion toute la journée et qu’il était inutile de rappeler.
Servis en chambre
En réalité, personne ne savait alors à quoi s’en tenir. Contacté, le service presse du ministère de la Santé promet de se renseigner et de rappeler la rédaction. Chose faite en fin d’après-midi. Les cures sont bien maintenues, nous affirme la chargée de communication. Les hôteliers sont un peu plus avancés, mais s’interrogent. Ils sont loin de faire le plein alors que de nombreux curistes ont préféré annuler leur séjour en ces temps inquiétants de pandémie.
Pour autant, il reste quelques irréductibles qui ne s’attendaient pas à un lockdown au moment de réserver leur séjour. «Je vais fermer mes cuisines, ici ce n’est pas envisageable de garder du personnel pour une poignée de clients», nous confie Jacques. Il servira encore les petits-déjeuners dans les chambres et proposera des plats à emporter confectionnés par sa deuxième adresse dans la Cité thermale où la cuisine italienne prédomine. Sylvie, elle, ne savait toujours pas comment faire. «Les plats à emporter, c’est viable à partir d’une quarantaine de commandes par jour, mais là je ne suis pas assurée d’en faire dix, alors ça devient compliqué», avoue-t-elle.
Fermer ou pas, c’était la grande question, lundi. En attendant, les restaurants de la Cité thermale ont fait encore le plein lundi avant la fermeture annoncée. Là encore, le personnel ignorait si le service s’arrêterait mercredi ou jeudi. Les députés devraient voter demain pour une entrée en vigueur jeudi. Rien n’était encore clair à l’heure du déjeuner, lundi.
Quoi qu’il en soit, comme partout ailleurs dans le pays, les salariés des établissements hôteliers de Mondorf seront au chômage partiel, sauf ceux qui assureront un service «à emporter» jusqu’au 15 décembre. Les curistes sont d’ores et déjà prévenus qu’ils ne pourront quitter leur chambre pour les repas qu’ils devront commander eux-mêmes, sauf pour les petits-déjeuners.
Les professionnels du secteur sont restés dans l’incertitude toute la journée de lundi : personne ne pouvait leur dire si l’établissement thermal allait fermer ses portes ou non aux curistes. Finalement non. Les hôtels vont vivoter en essayant d’offrir le meilleur service à leurs clients pendant ces trois semaines de semi-confinement.
Geneviève Montaigu