Le farniente au bord de la piscine ou l’activité au fitness… Les vacances à la maison devraient profiter au domaine thermal, invitation permanente à la détente. Mais le redémarrage est difficile.
L’année avait démarré sous les meilleurs auspices pour le domaine thermal à Mondorf-les-Bains. Jamais les mois de janvier et février n’avaient été aussi bons. «Les meilleurs depuis 30 ans!», nous certifie son directeur, Pierre Plumer. Soit depuis la quasi-ouverture du centre, en 1988. «Et puis mars est arrivé…», poursuit-t-il, sans juger utile d’en rajouter.
Le centre thermal enregistrait des résultats positifs depuis deux ans et devait poursuivre sur cette lancée eu égard au bon démarrage en 2020. Le directeur se résigne à accepter la triste réalité et sait que les pertes seront inévitables. Il faut admettre que la météo estivale tout au long du confinement aurait dû permettre au domaine thermal de faire le plein. Comme tout le monde, il a passé trois mois en confinement avant de pouvoir ouvrir les différents départements, les uns après les autres.
À l’heure actuelle, les saunas et hammams sont toujours fermés. Les effluves d’eucalyptus ne parviennent pas encore dans les allées du parc qui bordent le domaine et l’habituelle rumeur non plus. Bien que le reste des installations soit ouvert depuis le début du mois de juin, les visiteurs manquent à l’appel.
«On a du mal comme les autres»
«Les gens ont peur», constate Pierre Plumer. En dépit des procédures sanitaires mises en place, il n’y a pas foule. Et ce manque d’enthousiasme n’est pas à mettre au compte de la seule météo frisquette. «Le jour de la fête nationale, il faisait beau, mais nous n’avions pas beaucoup de visiteurs», précise le directeur. Moins de 200, pour tout dire. Depuis l’ouverture le 8 juin, l’espace wellness et fitness ne peut accueillir que trois cents personnes simultanément pour un accès limité à trois heures. La distance de deux mètres est requise, sinon l’usage du masque.
«On est loin d’atteindre les 300 visiteurs», observe inquiet le directeur. Avec le beau temps, ce sont en principe 1 800 visiteurs par jour qui devraient profiter des belles installations du domaine thermal. Du coup, la limite de trois heures n’a pas lieu d’être si personne ne fait la queue à l’entrée. «On est flexible bien sûr et on s’adapte», ajoute encore Pierre Plumer.
Il attend maintenant l’arrivée des touristes belges et français, mais sait les chiffres de l’hébergement au Luxembourg tristounets. «On a du mal comme les autres», déclare le directeur.
Les cures au taquet
Du côté des cures, l’activité a repris à 90 %. Le domaine thermal, retenu comme centre de traitement, avait pris les devants et organisé une visite à Colpach pour voir les mesures d’hygiène et les procédures sanitaires. Finalement, l’hôtel n’a jamais été réquisitionné, mais la direction avait de quoi élaborer un mode de fonctionnement pour une éventuelle reprise des cures qu’elle a soumise à la direction de la Santé pour avis. «On a espacé les arrivées et les départs pour que les gens se croisent le moins possible. Nous avons plus de groupes mais plus petits à cause des vestiaires et nous avons étendu nos horaires de 6 h 30 à 18 h», explique Pierre Plumer.
Évidemment, pendant trois mois, toutes les cures ont été annulées, soit environ 500 cures par mois, et il va falloir rattraper ce retard alors que les autres mois de l’année étaient déjà complets avec la clientèle nationale et internationale qui fréquente la cité balnéaire. «Nous avons aussi une clientèle française spécifique prise en charge par la sécurité sociale française et qui concerne quelque 300 à 350 curistes chaque année», ajoute-t-il.
Mondorf totalise environ 5 800 cures chaque année, mais ce chiffre ne sera jamais atteint pour 2020.
Geneviève Montaigu
Travaux reportés ?
Le centre thermal devait entamer des travaux de modernisation de ses installations en 2023. Le projet, d’un coût total estimé à 133,5 millions d’euros, devait permettre au centre d’être adapté aux exigences actuelles, non seulement en ce qui concerne la consommation d’énergie, mais aussi au niveau des standards d’hygiène. La loi a été votée en avril dernier, mais rien ne dit que les travaux fassent partie des priorités du gouvernement en ces temps de crise.
Damien Klein à la Roseraie…
Le chef originaire de Mondorf-les-Bains, vainqueur de la sélection luxembourgeoise du Bocuse d’or 2014, pourrait bien reprendre le pavillon de la Roseraie au cœur du parc thermal. Les discussions sont en cours alors que la direction demande depuis 2013 la rénovation des lieux. Le ministère des Travaux publics traîne la patte.