Sur la route qui file entre Kopstal et Schoenfels, quinze arbres vont être abattus et de nouvelles glissières de sécurité installées, sur 585 mètres, au nom de la sécurité routière.
Apaiser les débats et réconcilier les protecteurs de la nature avec la sécurité routière, voilà l’ambition affichée par le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch.
La question des arbres au bord des routes est pour le moins sensible. En général, le débat est houleux entre, d’un côté, les écologistes qui veulent les protéger à tout prix et, de l’autre, les partisans de la sécurité routière qui estiment que si la nature doit être protégée, les automobilistes aussi.
Mais alors que la baisse de la mortalité sur les routes est une priorité gouvernementale, comme l’a rappelé le ministre du Développement durable et des Infrastructures hier, François Bausch a décidé de prendre le taureau par les cornes. «L’idée a été de rassembler tout le monde autour d’une table, que chacun entende les arguments de l’autre pour finir par trouver une solution convenable pour tous», a-t-il expliqué.
Fini le temps où les Ponts et Chaussées tronçonnaient à tour de bras le long des routes, désormais, c’est au groupe de travail «audits de sécurité» d’adapter une méthodologie nette et précise. Aujourd’hui, lorsque l’on décide d’abattre un arbre, il faut le justifier.
De la place pour les radars mobiles
Pour illustrer la nouvelle démarche, François Bausch et Camille Gira, secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures, se sont rendus sur le tronçon routier qui a été le premier étudié selon les nouvelles méthodes. Logiquement, il s’agit du CR101, la fameuse route entre Kopstal et Schoenfels, qui serpente dans les forêts de la vallée de Mamer.
«Alors que, dans le passé, il a été envisagé de couper ici 120 arbres, après une étude précise, nous avons décidé d’en enlever uniquement quinze», se félicite François Bausch. Accompagnés de l’administration de la Nature et des Forêts, les Ponts et Chaussées ont parcouru toute la route à pied pour analyser la situation.
Les quinze arbres qui vont disparaître sont ceux qui poussent le plus près de la route, parfois à quelques centimètres seulement. «Là où il y a suffisamment de place, nous placerons des glissières de sécurité devant les arbres», a précisé le ministre. Sur le CR101, 585 mètres vont être prochainement installés.
Il existe aussi un autre cas de figure. Certains arbres seront enlevés dans le but de créer des encoches dans lesquelles les policiers pourront se garer et effectuer des contrôles de vitesse. Avec les six radars mobiles qui arriveront en février, les contraventions seront envoyées automatiquement, il n’y aura donc plus besoin d’arrêter les automobilistes trop portés sur la pédale d’accélérateur. Une simple place sur le bas-côté suffira donc aux forces de l’ordre. «Et s’il s’avère nécessaire d’installer un radar fixe, nous le ferons. Les vingt premiers qui seront installés en février ne seront pas forcément les vingt derniers, il pourra y en avoir d’autres», a prévenu François Bausch.
Pour les représentants de la Sécurité routière, ce premier pas est encourageant. «À nous non plus, cela ne fait pas plaisir de couper des arbres, mais il s’agit de sauver des vies. Je félicite donc le gouvernement de cette initiative, cela fait plus de vingt ans que nous attendions cela!», a lancé Paul Hammelmann, président de la Sécurité routière.
Erwan Nonet
Ahh, enfin moins d’arbres! Alors je peux roulez encore plus vite. Vive le Gouvernement avec ses idées super rationnelles. BRAVO