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Mobilité au Luxembourg : de longs trajets dans un petit pays


Les employés qui ont optent pour les transports publics ou qui se déplacent à pied mettent environ 25 minutes. (archives Julien Garroy)

Dans son dernier numéro de Regards, le Statec a étudié le temps de trajet domicile-travail des résidents. En moyenne, la moitié des employés met 25 minutes. Le Luxembourg fait partie des pays dans la zone euro dont les trajets sont les plus longs.

Pour réaliser son étude, à données de l’enquête sur les forces de travail (EFT), l’institut de la statistique s’est intéressé à la localisation des employeurs par rapport aux cantons de résidence de leurs employés. A noter que les frontaliers sont exclus de cette enquête qui s’appuie par ailleurs sur un contexte d’avant-pandémie, celle-ci ayant eu impact sur les déplacements professionnels du fait d’un large recours au télétravail.

En 2019 donc, un tiers des résidents (35%) ont indiqué que leur employeur est localisé à Luxembourg-Ville. Et plus de la moitié des habitants du canton de Luxembourg-Ville travaillaient dans la capitale. A l’opposé, seulement 6% des habitants de canton de Wiltz, par exemple, travaillaient dans la capitale.

La moitié des travailleurs met en moyenne moins de 25 minutes pour se rendre au travail et l’autre moitié davantage. Ainsi, tandis que 10% des personnes sont au travail en moins de 10 minutes, 13% ont besoin de 50 minutes ou plus. Environ deux tiers mettent entre 10 à 39 minutes.

Malgré sa petite superficie, le Luxembourg fait donc partie des pays européens où les trajets domicile-travail sont les plus longs. Seul 55% des employés résidents ont un trajet aller de moins de 30 minutes (contre 67% dans la zone euro). La Lettonie est le seul où ces trajets sont encore plus longs (seul 48% des employés lettons ont un trajet aller de moins de 30 minutes). Par ailleurs, plus la densité de population est faible, plus les déplacements sont longs au Grand-Duché : 20 minutes pour la moitié des travailleurs dans les régions urbaines, contre 30 minutes dans les régions faiblement peuplées.

Dans l’UE, c’est l’inverse : les travailleurs vivant dans les villes ont en moyenne les temps de trajet les plus longs. Le Luxembourg fait donc partie des exceptions avec Malte, la Belgique, l’Estonie, la Slovaquie et la Slovénie.

Un impact sur la motivation

L’étude du Statec montre aussi que la moitié des travailleurs utilisant leur voiture ou moto tous les jours sont au travail en 20 minutes ou moins. Idem pour ceux qui utilisent un vélo (classique ou électrique) ou un scooter. Ceux qui ont optent pour les transports publics ou qui se déplacent à pied mettent environ 25 minutes.

Le Statec note également que les résidents pourraient être davantage enclins à accepter une offre d’emploi plus lointaine, si le salaire était plus compétitif. Toutefois, cette relation entre salaire et temps de trajet est plus complexe et n’est pas linéaire. Ceci du fait que les prix des logements étant plus élevés dans la région Centre, même si cette tendance est en train de changer depuis la pandémie, les résidents qui touchent une faible rémunération ne peuvent généralement pas se permettre de vivre à proximité de leur lieu de travail et sont donc contraints de s’excentrer. Les personnes d’un niveau de qualification moindre, employées dans des secteurs hautement compétitifs, se voient souvent dans l’obligation d’accepter des emplois plus éloignés de leur domicile.

Autant d’éléments qui impactent le degré de satisfaction des employés : plus de 90% ayant un temps de trajet inférieur ou égal à 10 minutes s’épanouissent au travail. 74% de ceux qui ont un trajet d’au moins 50 minutes ressentent au contraire une certaine frustration.

LQ