Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Utopolis a accueilli jeudi la finale des mini-entreprises lycéennes. Quelle fraîcheur sur les stands! Focus sur «Throw and Grow», la marque de bombes de fleurs «made in lycée technique de Bonnevoie».
« Puisqu’on est jeune et con», chantait Saez non sans provocation. En fait, pas toujours. La plupart des «jeunes» (faut-il vraiment créer la catégorie?) sont même dingues avec leur imagination. Jeudi, l’ASBL Jonk Entrepreneuren organisait son 15 e forum des Minientreprises, à Utopolis Kirchberg.
En clair, des entreprises montées par des lycéens en section commerciale, dans le cadre de leur projet d’étude. Seize établissements du Grand-duché se sont retrouvés en concurrence pour cette étape finale. En face d’eux, un jury de 15 professionnels. Épatés, évidemment. « C’est ma deuxième participation , explique un juré venant de Citibank. Les productions sont parfois inégales, mais je suis toujours bluffé. Certaines idées, par leur originalité, sont exceptionnelles. »
Sur le stand du lycée technique de Bonnevoie, par exemple, nous croisons Léo, Sean et Énes. Les trois élèves de 12 e ont eu l’idée d’un business très séduisant. « Des bombes de fleurs , lâche Sean, grand gaillard aux cheveux tressés. Vous les jetez à un endroit, vous revenez un mois après et il y a des fleurs. » Des graines, de l’argile, du terreau compacté et quelques engrais : le tour est joué. L’intérêt? « Ce n’est pas tant pour jardiner chez soi (NDLR : à moins d’être vraiment pressé…) Imaginez plutôt que vous vous garez tous les jours près d’un terrain vague. Nos bombes de graines vont changer votre quotidien! »
Le coup de com du siècle
Les trois lycéens ont dû penser le projet de A à Z. « Monter un budget, fabriquer les bombes et communiquer sur notre projet », lâche Sean non sans fierté. «Nous avons réussi à en vendre 200 à la marque d’eau Rosport : l’aspect écologique l’a intéressée. » Pour le reste, comme pour tous les participants du concours, il a fallu miser sur la communication web et parfois même trouver des professeurs actionnaires! « Une marque et un logo aussi », poursuit Sean. Bref, l’entreprise n’a de mini que le nom.
En matière de com, justement, les trois canonniers de Bonnevoie ont réalisé un sacré coup : ils ont épluché les journaux pendant trois semaines pour répertorier les naissances. Ils ont ensuite proposé aux heureux parents de répondre aux cadeaux avec des bombes de fleurs glissées dans une jolie boîte à œufs en guise de faire-part. «Nous avons fait passer l’idée de l’enfant qui va grandir, comme une plante…» Qui n’aurait pas craqué franchement? Pas le jeune papa qui écrit cet article, et qui leur en a pris un paquet (pour la facture de la façade du journal bombardé, voir avec la direction).
Hubert Gamelon
Facebook : Throw and Grow. Douze bombes pour 5 euros.
De nombreux coups de cœur
Cette petite sélection est évidemment subjective. Parmi les autres idées attrayantes sur les stands, nous avons notamment repéré :
Bubble It Up : un concept de piscine à domicile inventé par les lycéens d’Aline-Mayrisch (Luxembourg). « Nous proposons une piscine-jacuzzi remplie d’eau à la bonne température livrée et montée en deux heures chrono », explique Erwan. Bubble It Up joue sur les frustrations ressenties lors de ces week-ends où l’on se dit : «j’aimerais bien avoir une piscine» en lorgnant celle du voisin… Maintenant, un petit coup de fil à Bubble It Up et c’est réglé! «La piscine se loue pour un week-end minimum et une semaine maximum », précisent les lycéens. Le matériel est de haute qualité. Seul défaut : peu importe le temps de location, c’est 180 euros.
Le concept de location de piscine pour un week-end, du lycée Aline-Mayrisch. (photo H.Gamelon)
Feierfuuss : les colonnes de feu réalisées par des élèves du lycée agricole d’Ettelbruck sont de niveau professionnel. Ces cylindres en fer découpés se chargent avec des bûches. Ils apportent chaleur et esthétisme dans le jardin, puisque, à la nuit tombée, seul le motif de la colonne brille dans le noir.
Phoenix Breeze : gros coup de cœur pour cette création également sortie du lycée agricole. Ici, le but du jeu est d’enfermer les senteurs authentiques des forêts luxembourgeoises dans une bougie. « Une invitation à la nature pour les gens qui vivent en appartement en ville», glissent les inventeurs. Tout est local et sans additif : les huiles essentielles sont transformées dans le nord du pays et les bougies sont fabriquées par les élèves eux-mêmes.
Le lycée agricole sait de quoi il parle quand il crée des bougies «aux parfums de la forêt.» (photo H.G.)
Toutes les entreprises sont à retrouver sur : http://jonk-entrepreneuren.lu/program/les-mini-entreprises/
