Une foule étourdissante affluait dans les marchés de Noël de la capitale dimanche après-midi. Un signe encourageant pour les forains, dont la situation reste précaire.
Malgré des conditions météorologiques qui encourageraient davantage à passer son dimanche sur son canapé à regarder des séries en streaming, ils étaient nombreux, emmitouflés sous des couches de vêtements ou à l’abri d’un parapluie à se diriger vers la place de la Constitution ou la place d’Armes dimanche après-midi. Il était difficile de se frayer un chemin dans la rue de Chimay qui relie les deux marchés et la file d’attente pour accéder au marché de la place d’Armes remontait jusque dans la Grand-Rue. Depuis le 19 novembre dernier, les filles d’attente pour accéder aux marchés de Noël de la capitale sont au moins aussi longues que celles devant les centres de test Covid.
«La population a besoin d’un retour à la normale. Pouvoir passer un après-midi ou une soirée dans un marché de Noël en fait partie», estime Manon Schmit, la propriétaire du restaurant Kugener. «Nous avons été agréablement surpris de constater avec quel enthousiasme les visiteurs entrent dans notre établissement. Nous n’avons entendu personne se plaindre pour le moment», poursuit-elle, attablée dans son établissement avec une vue imprenable sur la vallée de la Pétrusse et les bâtiments de la Spuerkeess. «Les gens sont rassurés par les contrôles et les mesures sanitaires. Ils apprécient ce sentiment de sécurité.»
Cette affluence contrôlée par un Covid Check aux points d’entrée est un bol d’air frais pour les forains qui, ces deux dernières années, ont, faute de kermesses et autres foires, craint pour l’avenir de leur profession. «Reste à espérer que le marché de Noël pourra rester ouvert malgré les nouvelles mesures qui seront annoncées ce lundi», avance Manon Schmit. «Les forains ne vont pas bien. Certains n’ont pas travaillé depuis trois ans. Nous sommes contents de pouvoir retravailler.» D’autant que la fréquentation de son établissement n’aurait pas baissé par rapport au marché de Noël de 2019. «Les gens sont prêts à accepter les contraintes pour passer du bon temps, note-t-elle. Nous ne travaillons pas différemment d’un restaurant lambda. Cela fait dix jours que le marché de Noël a ouvert et il n’y a pas encore eu de cluster. Cela veut dire que les mesures marchent.»
«La clientèle est là, c’est l’essentiel»
Des bracelets rouges aux poignets, les visiteurs, qui parlent différentes langues, attendent devant le stand de Jean la Gaufre, le regard gourmand, d’être servis en gaufres à la crème extra-fraîche ou en churros au chocolat chaud. «Cela se passe très gentiment bien», indique Jean-Marc Vandervaeren, fils, petit-fils et arrière-petit-fils de Jean la Gaufre, «Aujourd’hui, peut-être parce qu’on est dimanche, il y a plus de Luxembourgeois qu’en semaine. La clientèle est là, c’est l’essentiel. Aux alentours, tout s’annule.» Le pourvoyeur de plaisirs sucrés s’attend à ce que le marché de Noël de Luxembourg soit à son tour annulé. «C’est une possibilité. On ne pourra pas s’y opposer.»
Chapeau lumineux d’elfe sur la tête, il ne voit pas l’avenir des forains d’un œil optimiste. «Tout dépendra des communes et de leurs stratégies d’organisation des événements, explique Jean-Marc Vandervaeren. Nous faisons partie d’un folklore que nous sommes en train de perdre. Les gens n’ont plus besoin de ce folklore pour se réunir. Heureusement, les gens ont envie d’un retour à l’ancienne, mais la technologie casse les traditions. Les jeunes n’auront pas la vie facile.»
En attendant, cela défile entre les différents stands avec ou sans masque. «Les gens viennent ici oublier la pandémie», lance un vendeur depuis un petit chalet en bois. Manèges qui emmènent les petits lutins au pôle Nord dans des boules de sapin de Noël, pêche aux boules de Noël qui ont remplacé les canards, chapeliers et confiseurs s’étendent autour de la statue de la Gëlle Fra, sans oublier l’omniprésent barbu en costume rouge qui s’affiche partout avec ou sans ses rennes et son traineau. Le tout sur fond de chants traditionnels, de guirlandes de lumière et de parfums de sucre et de cannelle.
À moins d’un changement lié à la situation sanitaire, que les forains redoutent, les marchés de Noël sont accessibles au public jusqu’au 2 janvier, dans le respect des mesures sanitaires en vigueur.
Patrick et Danièle passent leur premier Noël ensemble. Le marché de Noël était un passage obligé pour eux. «J’avais peur de me faire vacciner pour des raisons de santé, explique Danièle. Mais si nous voulons faire des activités de couple pour apprendre à mieux nous connaitre, se faire vacciner, c’est mieux. J’en avais assez de passer mon temps à faire la queue tous les trois jours pour me faire tester. Que de temps et d’argent perdu par peur.»
D’autres, comme Fabrizio, ne sont pas adeptes des files d’attente. «Les files pour entrer dans l’enceinte du marché sont longues et je n’ai pas envie d’attendre trop longtemps dans le froid, mais je voulais venir profiter du marché de Noël avant que le gouvernement décide de tout fermer. On ne sait jamais», note le quadra, un verre de Glühwäin à la main.
Hans, Lieke et leurs enfants sont venus des Pays-Bas, comme beaucoup de touristes croisés ces dernières semaines dans la capitale, pour profiter de plaisirs d’hiver auxquels ils ont «de moins en moins droit» chez eux en raison des mesures sanitaires strictes. «Des fêtes de fin d’année sans marché de Noël sont des fêtes tristes, estime le père de famille. Luxembourg n’est pas si loin et cela nous fait une excursion.»
Axel, jeune expatrié français, remarque «qu’avant le Covid, un reportage sur les marchés de Noël parlait d’artisanat, de spécialités culinaires, d’idées cadeaux, de lumières dans l’obscurité et de chaleur humaine».
Sophie Kieffer
«Des fêtes sans marché de Noël sont des fêtes tristes»
Patrick et Danièle passent leur premier Noël ensemble. Le marché de Noël était un passage obligé pour eux. «J’avais peur de me faire vacciner pour des raisons de santé, explique Danièle. Mais si nous voulons faire des activités de couple pour apprendre à mieux nous connaitre, se faire vacciner, c’est mieux. J’en avais assez de passer mon temps à faire la queue tous les trois jours pour me faire tester. Que de temps et d’argent perdu par peur.»
D’autres, comme Fabrizio, ne sont pas adeptes des files d’attente. «Les files pour entrer dans l’enceinte du marché sont longues et je n’ai pas envie d’attendre trop longtemps dans le froid, mais je voulais venir profiter du marché de Noël avant que le gouvernement décide de tout fermer. On ne sait jamais», note le quadra, un verre de Glühwäin à la main.
Hans, Lieke et leurs enfants sont venus des Pays-Bas, comme beaucoup de touristes croisés ces dernières semaines dans la capitale, pour profiter de plaisirs d’hiver auxquels ils ont «de moins en moins droit» chez eux en raison des mesures sanitaires strictes. «Des fêtes de fin d’année sans marché de Noël sont des fêtes tristes, estime le père de famille. Luxembourg n’est pas si loin et cela nous fait une excursion.»
Axel, jeune expatrié français, remarque «qu’avant le Covid, un reportage sur les marchés de Noël parlait d’artisanat, de spécialités culinaires, d’idées cadeaux, de lumières dans l’obscurité et de chaleur humaine».