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Luxembourgeois, qui es-tu ?


L'ASTI dresse le portrait du Luxembourgeois dans son guide pour réfugiés. Comme un miroir (parfois amusant) de notre société. (illustration Isabella Finzi)

Dans le « Petit guide pour comprendre le pays qui vous accueille », destiné aux réfugiés, les auteurs donnent les clefs de compréhension de la société luxembourgeoise…

L’Association de soutien aux travailleurs immigrés (ASTI) publie le Petit guide pour comprendre le pays qui vous accueille. Les auteurs, Christiane Tonnar-Meyer et Siggy Koenig, fournissent des informations pratiques sur nos usages. Une brochure que les Luxembourgeois devraient feuilleter, tant elle est un miroir (parfois amusant) de notre société ! Petit florilège…

Le Luxembourg en quelques mots

Sur le ciment de la société luxembourgeoise : « Les deux tiers de la population active sont d’origine étrangère au Luxembourg. Cette situation est exceptionnelle en Europe. Les personnes travaillant au Luxembourg, de quelque origine qu’elles soient, réussissent à vivre ensemble de manière consensuelle et contribuent ainsi au bien-être commun, tout comme au développement économique.»

Le travail : «Le succès économique du pays est dû en grande partie à l’esprit de travail et d’innovation des personnes qui travaillent au Luxembourg. Ce n’est qu’ainsi que notre petit pays a pu s’affirmer sur la scène internationale.»

La loi : «Au Luxembourg, c’est la Constitution et non la religion qui est à la base de toute loi (…) La loi ne règle pas tout le détail de la vie. Elle le fait uniquement pour permettre le bon fonctionnement du vivre ensemble.»

Entrer en contact avec une personne : «On salue la personne, on la regarde dans les yeux, et généralement on sourit. Une personne qui sourit essaye simplement d’être polie ou accueillante. On ne fait pas de différences entre les hommes ou les femmes (…)»

Coutume alimentaire : «Au Luxembourg, on mange beaucoup de pain, de pommes de terre et de pâte. De nombreux plats sont préparés à base de porc, de poulet ou de bœuf. On peut à tout moment demander des précisions sur un plat servi au café ou au restaurant.»

Vivre ensemble : «Les Luxembourgeois, comme les gens du Nord en général, sont parfois décrits comme des gens distants (…) Par exemple, dans un train ou un restaurant, on peut être assis à côté d’un inconnu pendant plusieurs heures sans se dire autre chose que bonjour ou au revoir (…) Se faire des amis prend parfois du temps. Mais quand une amitié est née, les relations sont très chaleureuses et durables.»

Donner son opinion : «La plupart des personnes disent ce qu’elles pensent de façon assez directe. Leur intention n’est pas d’être impoli, mais sincère (…)»

Animaux domestiques : «Les chiens sont, avec les chats, les animaux de compagnie les plus fréquents. Les propriétaires ne comprennent pas qu’on ne puisse pas les aimer.»

En vrai… (l’opinion du journaliste dirons-nous) : On mange aussi du fromage avec le pain, comme les Heckefransous, et on ne mange pas que des pommes de terre. On ne dit pas toujours ce que l’on pense. Ça s’appelle être faux cul, et ça aide bien lors de notre traditionnelle «fête des Voisins» (Nopeschfest, en mai). Parfois, pour saluer quelqu’un, on fait un «check» comme un basketteur américain. Évitez avec votre patron, sauf si ce dernier veut se la jouer cool. Les amitiés ne sont pas toujours chaleureuses ni durables : comme ailleurs dans le monde, les Luxembourgeois sont sur Facebook ! On a une mentalité de travail, c’est vrai. Mais le succès économique du pays est aussi dû à un truc qui s’appelle tax ruling. C’est trop long à expliquer ici. Les propriétaires d’animaux ne comprennent pas qu’on ne puisse pas les aimer… sauf quand ce dernier gratte à la porte toute la nuit. Enfin, beaucoup de Luxembourgeois ne sont pas distants : la preuve, les carambolages sont très fréquents dans les ronds-points !

Hubert Gamelon