Le musée de la Forteresse, dans le fort Thüngen, s’est offert une modélisation en trois dimensions. Mieux : les centaines de mètres de souterrains qui l’entourent ont également été scannés.
La plupart des grands musées du monde offrent la possibilité de visiter virtuellement leurs collections. Une balade en deux dimensions, plus ou moins libre, où la qualité de l’image, parfois, ne fait pas honneur aux œuvres exposées.
Dans la capitale, les musées ne se moquent pas de leurs visiteurs connectés ! «La technique utilisée n’a rien à voir avec les visites virtuelles à 360°, à la Google Street View, assure Luc Schengen, de la société In-visible, l’auteur de la modélisation. Nous utilisons des outils de dernière génération qui permettent véritablement d’obtenir un scanner en trois dimensions. On peut voir le sol, le plafond, passer à travers les murs et même visualiser l’ensemble des salles d’un coup d’œil, sans être gêné par l’enveloppe du bâtiment.»
Scanner les souterrains, sacré défi !
Grâce à son scanner qui enregistre chaque salle, le rendu est particulièrement réussi. Les images sont nettes, on peut se déplacer facilement d’une pièce à l’autre, s’approcher pour voir de près les objets exposés en ayant la possibilité de traverser les murs, les sols et les plafonds selon ses envies. «Il a fallu 700 scans pour réaliser la modélisation du musée», sourit Luc Schengen, qui n’a pas chômé.
Et le plus dur, bien sûr, a été de travailler dans les casemates, dont l’obscurité a demandé beaucoup d’ingéniosité pour que les images soient parfaites. «Les CFL nous ont fourni l’électricité depuis la gare du funiculaire et nous avons utilisé deux rouleaux de leds de 50 m de long pour permettre au scanner de bien travailler», explique Luc Schengen. Une installation qu’il fallait déplacer à chaque utilisation de l’appareil… «Ce n’était pas facile !», en rigole-t-il aujourd’hui. L’effet, en tout cas, est parfait et la visite virtuelle agréable. Et ce travail a permis de vérifier la qualité des cartes historiques, particulièrement fidèles.
Erwan Nonet