Le collectif Ad-hoc veut promouvoir l’habitat coopératif au Grand-Duché, modèle pour le moment relégué au rang d’utopie. À l’étranger, des projets concrets ont pourtant émergé !
L’habitat coopératif repose sur le partage d’investissement ainsi que sur l’absence de propriété directe et de spéculation immobilière.
Le chiffre est connu, mais l’écrire noir sur blanc reste hallucinant. Le prix moyen du mètre carré dans la capitale est de 5 800 euros. Pour un appartement de 80 m2, comptez autour de 465 000 euros et encore, pas dans les beaux quartiers! L’inflation immobilière est permanente dans le pays : entre 2007 et 2015, le prix moyen du mètre carré est passé de 3 500 à 4 500 euros. «Plus que jamais, le marché est déconnecté de la réalité, explique Alex Hornung, membre du collectif citoyen Ad-hoc. Au lieu de payer un service rendu – le logement – vous payez la valeur spéculée.»
La jeunesse qui n’hérite pas d’un bien immobilier y passe donc ses salaires (si tant est qu’il soit assez élevé). Pour les autres, c’est le jeu des bonnes combines : se loger pour moins cher dans des petites villes, prétendre à des logements sociaux quand on remplit les conditions et surtout, quand on en trouve… il y en a moins de 3 % dans le pays. «D’un point de vue social, cette spéculation finit par renfermer les populations sur elles-mêmes, explique Éric Weirich, un autre militant de Ad-hoc. Ce sont les mêmes catégories socioprofessionnelles qui vivent dans les mêmes quartiers, avec les mêmes écoles privées, les mêmes fréquentations. Ce n’est pas la finalité d’une société démocratique.»
Que faire, à part s’indigner? Passer à l’action, rêver d’une société meilleure, maintenant, concrètement. Le collectif Ad-hoc, fondé en 2014, veut construire le premier logement coopératif du Luxembourg. Un immeuble de trois ou quatre étages conçu pour une soixantaine de personnes. En clair, un logement dont les résidents seraient collectivement propriétaires, sans pouvoir revendre leur part en spéculant.
Hubert Gamelon
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