Selon l’Union des syndicats d’intérêts locaux de la Ville de Luxembourg, des choix d’infrastructures plus flexibles (notamment souterraines ou aériennes) pourraient permettre un désencombrement du trafic routier de la capitale.
« Il ne suffit pas de vouloir continuer indéfiniment à développer le tramway, comme s’il s’agissait de la seule solution possible pour enrayer les problèmes de mobilité en centre-ville. » Selon Rita Herrmann, la présidente de l’Union des syndicats d’intérêts locaux de la Ville de Luxembourg (Usill), pour venir à bout du trafic sclérosé que subissent les habitants –et, plus largement, tous les automobilistes– de Luxembourg, « il faut envisager des solutions durables et, surtout, plus flexibles ».
Les trois dimensions
Comment ? En ayant « bien conscience » que le développement accru des opportunités de travail dans la capitale a « été beaucoup plus rapide que le développement des infrastructures. Il faut rattraper ce retard », répond-elle.
Et ce retard, « qui a engendré une mauvaise offre des transports en commun », ne peut être rattrapé qu’à condition que «les dirigeants ouvrent leurs perspectives et aient une réelle vision sur les 15 prochaines années ».
Par exemple, l’Usill propose « le principe des trois dimensions », qui comprend des aménagements souterrains ou en hauteur, additionnés à des travaux au niveau zéro qui se multiplient déjà. « On ne peut pas demander d’ajouter des rues ni d’élargir des routes. » Pour Rita Herrmann, la Ville de Luxembourg devrait pouvoir s’inspirer d’autres grandes villes qui ont su s’adapter à ce monde en constante mutation. « J’ai été à La Paz, en Bolivie, il y a cinq ou six ans, et le centre-ville était difficile d’accès, compte tenu de l’aménagement de la ville. Aujourd’hui, ils ont inauguré leur septième train aérien! Au Luxembourg, ce type d’infrastructure pourrait désencombrer le niveau zéro »
Des défauts souterrains
Car, ajoutés aux chantiers du tramway, « qui sont prévus depuis longtemps », d’autres chantiers pourraient, selon l’Usill, être finalement « le résultat d’une mauvaise gestion des infrastructures souterraines des 30 ou 40 dernières années ».
Et les conséquences sont telles que « de nombreuses chaussées sont ouvertes, perturbant d’autant plus le trafic et dégradant les conditions de vie des habitants, mais aussi les conditions de travail des commerçants ».
Et là aussi, l’Usill entend proposer d’autres solutions que celles actuellement adoptées par la ville.
Et la mobilité douce?
« Nous nous interrogeons sur les techniques utilisées pour ce type de travaux. Nous nous demandons si des forages souterrains ne seraient pas plus appropriés, pour ne pas laisser les chaussées ouvertes. Nous nous demandons si toutes les solutions plus douces ont été envisagées », explique la présidente de l’Usill.
Des groupes travaillent sur les propositions des syndicats d’intérêts locaux. « Nous allons créer une grande carte sur laquelle seront répertoriés tous les projets », afin d’avoir une vue d’ensemble et « de faciliter un travail cohérent », assure la présidente de l’Usill. Le but étant, entre autres, d’améliorer les connexions entre les quartiers.
Car tous ces embouteillages pèsent sur la qualité de vie « de la population entière et c’est cette population tout entière qu’il faut prendre en compte », explique-t-elle. « On ne peut pas demander à toutes les personnes de plus de 60 ans de monter sur un vélo. Il faut trouver un réel équilibre entre l’offre de transports en commun de qualité, des infrastructures efficaces et la mobilité douce. » Selon Rita Herrmann, les finances publiques devraient être mises sur des projets efficaces pour une validation des riverains. « Il ne suffit pas de mettre de l’argent, il faut surtout savoir l’utiliser d’une manière efficace », conclut-elle.
Sarah Melis