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Luxembourg : vendredi à la sortie des classes, les parents restaient optimistes


Vendredi, à Esch comme ailleurs, les élèves faisaient leur dernière entrée pour au moins quinze jours (Photo d'illustration : Julien Garroy).

La fermeture des écoles à partir de lundi semble peu affecter le moral de la majorité des parents d’élèves et de leurs enfants. Ils acceptent la mesure imposée sereinement… et même avec le sourire.

Si certains doutes subsistent face à la menace du coronavirus, les parents et leurs rejetons adoptent une attitude compréhensive et responsable : la journée de vendredi était à considérer comme «un jour normal d’école» pour la majorité d’entre eux. Du côté de la commune de Differdange, troisième ville du pays, à l’école fondamentale «Schéierhaff», une maman d’un petit de 7 ans et demi venue de Belvaux expliquait qu’on «dirait un jour d’école comme les autres, sauf que certains autres parents d’élèves nourrissent des doutes quant aux mesures appliquées dans les prochains jours. Ils ont l’impression de ne pas avoir été assez informés.»

Quelques kilomètres plus loin, à la sortie des classes de l’école du Brill d’Esch-sur-Alzette, deuxième ville du pays, peu avant midi, les parents d’élèves se montraient plus qu’optimistes quant à la situation actuelle et par rapport aux mesures annoncées par le gouvernement. À l’image de Tina Manau, rencontrée devant le préscolaire du Brill, où elle était allée, vendredi, chercher sa petite Marisa de 4 ans à la pause de midi. Cette sympathique prof de français au lycée Guillaume-Kroll d’Esch-sur-Alzette se montrait sereine : «Ce n’est pas la panique. Tout a été annoncé et c’est la procédure. Il faut respecter les directives. Quant à moi, notre directeur de lycée nous a bien briefés et nous sommes sereins, de même que mes élèves, qui sont contents d’avoir deux semaines de libre, même s’ils auront des cours à distance!»

«Peut-être aurait-il fallu aller plus loin en fermant les commerces… »

Cela dit, Tina Manau estime que les mesures auraient même dû être encore plus radicales : «Peut-être aurait-il fallu aller plus loin en fermant les commerces… car fermer les écoles est une chose, mais cela ne va pas forcément empêcher que le virus se propage, donc je suis d’avis qu’il aurait fallu tout fermer et laisser un peu de temps aux hôpitaux, car la santé est plus importante que l’économie, au fond.»

En outre, Tina Manau a constaté que les enfants «ne savent pas trop ce qui se passe» : «Étant moi-même bien informée, j’essaye de rectifier tout ce qui peut être dit. Par ailleurs j’ai dit à ma fille de dire au revoir à ses camarades parce qu’elle ne les reverra pas pendant deux semaines. Elle était contente de pouvoir rester 15 jours à la maison, car elle n’a pas de devoirs! Par contre, pour mon fils de 9 ans, Diego, j’ai dû aller chercher ses devoirs auprès de son institutrice», confie-t-elle encore.
D’autre part, l’enseignante se montre catégorique quand il s’agit d’évoquer l’état d’esprit des parents : «Non, ils ne sont pas inquiets tant que cela ne touche pas leurs enfants. Et, au niveau mondial, on constate que les enfants ne sont pas touchés, alors il n’y a pas de raison de céder à la panique!»

«Il n’y a pas de panique»

Toujours au Brill, mais du côté de l’école fondamentale cette fois, même son de cloche auprès du papa de Kerim (11 ans) et de Hamza (8 ans), qui estime qu’«il n’y a pas de panique. Pour mes enfants, aujourd’hui (vendredi), c’est comme un jour normal d’école!»
Le père de famille explique par ailleurs que ses enfants se lavent régulièrement et correctement les mains à l’école. «La panique se manifeste dans les supermarchés, mais pas dans les écoles», estime-t-il encore.

Enfin, Le Quotidien s’est entretenu avec une mère de famille dont les deux charmantes filles de 6 et 9 ans fréquentent une école fondamentale de la capitale. Et le constat reste sensiblement le même : «Ce vendredi matin s’est apparenté à une journée d’école comme les autres, à part le fait que quelques parents se sont rassemblés devant l’école pour discuter des mesures gouvernementales, mais aussi, pour certains, faire part de leurs interrogations quant au futur proche. Quelques parents semblaient un peu fébriles, mais, de manière générale, je n’ai pas ressenti un réel sentiments de panique.»
On le voit : de Differdange à Luxembourg en passant par Esch-sur-Alzette, tous les parents d’élèves rencontrés et leur progéniture affichent une grande sérénité face à la quarantaine qui les attend.

Claude Damiani