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Luxembourg : une crèche fermée pour cause d’amiante


Une trentaine d'enfants ne peuvent plus se rendre dans la structure d'accueil (photo d'illustration : Isabella Finzi).

La semaine dernière, un des bâtiments de la crèche « Au cœur du verger » a dû fermer après la détection de la présence d’amiante au sous-sol.

Le 80, rue des Trévires est fermé depuis une semaine. Et la trentaine d’enfants qui s’y rendaient tous les jours pour être pris en charge par les équipes de la crèche et foyer « Au cœur du verger » ne peuvent plus y être accueillis. La raison ? La présence d’amiante détectée au sous-sol. «Dans le cadre du respect des prescriptions légales, notre crèche avait mandaté un organisme de contrôle pour procéder à divers contrôles et analyses début février, nous explique, par écrit, la gérante de la crèche privée, Roberta D’Esposito. Une analyse effectuée par Luxcontrol a constaté la présence d’amiante au niveau d’une partie du calorifuge des tuyaux de chauffage dans la cave.» «Cette analyse avait été sollicitée de manière volontaire», répète la directrice de la structure.

Le lundi 17 février, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, l’ITM et le propriétaire des murs ont été informés et l’accès à la cave a été bloqué par la gérante. Le même jour, le propriétaire du bâtiment a immédiatement mandaté une société spécialisée dans la dépollution. Verdict : il y a lieu d’assainir le bâtiment en faisant nettoyer et emballer le calorifuge de façon urgente. Et des analyses de toutes les pièces du bâtiment ont été demandées.

La Ville accueille dix enfants

«Le lendemain, nous avons eu une entrevue de concertation avec le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse pour le transfert des enfants, indique Roberta D’Esposito. Nous avons informé le personnel et les parents. Dans un souci de santé et de sécurité, de bien-être au travail, aussi bien pour les enfants, les collaborateurs et les parents, et en accord avec l’ITM, la décision a été prise de fermer avec effet immédiat notre structure d’éducation et d’accueil du 80 rue de Trévires.»

La directrice contacte également la Ville. «Nous avons réagi de façon assez rapide face à cette situation d’urgence, souligne l’échevine en charge de l’éducation, Colette Mart. En collaboration avec le ministère et la crèche privée, nous prenons en charge dix enfants âgés de 4 à 12 ans au sein de notre foyer scolaire Verger. Nous avons également trouvé un accord avec le ministère pour que deux membres du personnel de la crèche privée viennent dans le foyer pour accompagner les enfants. Ils resteront là-bas jusqu’à la fin des travaux.» Et les vingt autres enfants ? «Les parents sont à la recherche d’une solution, répond Roberta D’Esposito. Je les accompagne et les soutiens dans leurs recherches en les mettant en contact avec d’autres crèches.»

Des analyses sont encore en cours dans le bâtiment et par la suite des travaux devraient être entrepris. En attendant, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse a retiré, mercredi dernier, l’agrément d’exploitation pour la structure du 80 rue des Trévires. Une décision qui n’est pas du goût de la directrice : «Nous sommes d’avis que la décision de retrait de l’agrément n’est pas une mesure appropriée, ni une mesure proportionnelle par rapport à l’objectif recherché alors que l’ITM a déjà prononcé la fermeture de la structure de sorte que le retrait hâtif de l’agrément est une mesure tant inutile que démesurée au vu du cadre juridique en vigueur. Une simple suspension aurait constitué une alternative efficace, élégante et proportionnelle.»

«Nous avons réagi de manière exemplaire»

La directrice des structures « Au cœur du verger » poursuit en réaffirmant avoir «réagi de manière exemplaire au vu de cette situation extrêmement difficile et cela en toute transparence sachant que lesdits contrôles ont uniquement été faits de notre propre initiative alors que ni le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, ni l’ITM n’obligent les exploitants des structures d’éducation et d’accueil à faire effectuer des analyses d’amiante dans les bâtiments hébergeant les enfants afin d’obtenir leur agrément». Roberta D’Esposito conclut : «Du moment que le problème de la présence d’amiante dans les bâtiments publics existe, cet événement pourrait servir comme encouragement pour d’autres structures à effectuer volontairement les analyses, même si les conséquences peuvent se révéler lourdes.»

Guillaume Chassaing