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Luxembourg : un nouveau local social dans le quartier gare


Les élus ont coupé le cordon du Para-chute, hier. Le local social est au cœur de la gare. (Photo : François Aussems)

Le local «Para-Chute», inauguré mardi au sein de la gare, doit permettre aux travailleurs sociaux d’intervenir rapidement sur ce secteur.

La Ville de Luxembourg et les CFL ont présenté, ce mardi, le nouveau local d’accueil social de la gare, baptisé «Para-chute».

Un parachute en gare de Luxembourg, on vous l’accorde, ça paraît décalé. En fait, rien à voir avec l’avion. Ça s’écrit d’ailleurs «Para-chute». Un point de chute, un ultime local de protection pour ceux qui ne savent plus où aller. Dans ce cas-là, peu importe le pays, le seul phare qui reste est toujours une gare : jamais fermée, toujours un coin à l’abri de la pluie, toujours moyen de mendier quelques pièces et de partir ailleurs. Cette nouvelle structure, financée par la Ville et hébergée par les CFL dans un local au sein de la gare, est l’aboutissement d’un travail entamé «il y a plusieurs années déjà, dixit Viviane Loschetter, élue déi greng de la Ville. Depuis 2011, nous avons des agents sociaux qui sillonnent la Ville auprès des démunis : ce sont les « streetworkers ». Il semblait logique de leur obtenir un local sur le lieu où convergent de nombreuses personnes en difficulté, à savoir la gare.»

Un Para-chute pour dix personnes

Le local social permet d’accueillir une dizaine de personnes. «Un café, un coin au chaud pour un moment, c’est déjà beaucoup», décrit Viviane Loschetter. Mais depuis ce local, les deux agents sociaux («streetworkers» donc) pourront rayonner sur tout le secteur gare plus facilement. Djilali Mokeddem, l’un de ces travailleurs sociaux, explique l’intérêt du nouveau point de chute : «Il faut aller vers le public en difficulté. Ce sont des gens qui ont du mal à se déplacer, par manque d’information ou par épuisement moral. Ils n’utilisent pas toujours les bons services au bon moment. Ce point Para-chute est un pied-à-terre pour intervenir plus rapidement dans l’hypercentre, quitte à renvoyer sur les bons interlocuteurs après.» Les streetworkers poursuivront par ailleurs leurs missions dans d’autres points stratégiques de la Ville, mais au moins deux agents seront en permanence à la gare désormais.

Quel est le public visé, plus précisément? Sur ce point les réponses sont disparates. Les travailleurs de terrain ciblent un public particulièrement désœuvré (à la rue, drogué, etc.) mais Viviane Loschetter veut que les groupes oisifs soient aussi visés. «Les travailleurs sociaux peuvent activer ces jeunes, faire quelque chose avec eux.» Le spectre semble donc assez large. À l’entrée du local, le logo Para-chute est lui-même sous-titré «pôle social et d’orientation», un champ d’action vaste. L’utilisation concrète du lieu déterminera sa véritable utilité.

On peut déplorer, à ce sujet, le créneau d’ouverture assez peu en phase avec le besoin social d’une gare : après 18 h, inutile d’insister, le Para-chute restera fermé. Une chose est sûre, les structures Para-chute sont déclinées sur de nombreuses gares européennes avec un vrai succès. L’Italie en compte une quinzaine et dix nouvelles sont en construction. L’idée de solidarité avait germé dès 2008 dans l’esprit des grandes entreprises européennes ferroviaires (CFL, SNCF, FS, SNCB…), qui avaient observé «la constante évolution du phénomène d’exclusion sociale» à cette époque.

Hubert Gamelon