Accueil | Luxembourg | Luxembourg : un lieu pour apprendre à parler de la mort aux enfants

Luxembourg : un lieu pour apprendre à parler de la mort aux enfants


Les enfants «sont dans le moment présent. Ils peuvent donc passer d'un instant à l'autre d'une profonde tristesse à une joie intense», explique-t-on dans les services d'Omega 90. (photo Anne Lommel)

Perdre un proche peut avoir une influence sur le développement de l’enfant, qui ne gère pas le deuil comme un adulte. L’ASBL Omega 90 leur propose donc un accompagnement spécifique.

Des coussins, des peluches, des couleurs : pas de doute, il s’agit de l’espace réservé aux enfants. Situé en Ville au deuxième étage du nouveau bâtiment d’Omega 90 (l’association pour la promotion des soins palliatifs et l’accompagnement de deuil), le service consultation propose aux enfants âgés de 3 à 18 ans de suivre une thérapie et d’être accompagnés dans le processus de deuil. Via une approche bien spécifique.

«La perte d’une personne de référence proche durant l’enfance signifie pour l’enfant en deuil un évènement marquant influençant son développement ultérieur. Les représentations de la mort sont différentes selon l’âge. Elles influencent le vécu et le comportement de l’enfant», indique Omega 90. «Les enfants peuvent être véritablement traumatisés», insiste Gudrun Paulsen, psychologue pour Omega 90.

Selon les nécessités thérapeutiques, l’enfant est reçu avec sa famille, mais le plus souvent seul, car il a sa façon propre d’appréhender le deuil. «On s’arrange pour donner un rendez-vous en même temps au parent, qui consulte dans un autre bureau sur le palier», souligne la psychologue.

«Ils gèrent le deuil de manière ponctuelle»

L’occasion de laisser l’enfant s’exprimer par ses propres moyens, mais aussi de lui expliquer la mort et la maladie, «lorsqu’il le demande».

Les psychologues font également beaucoup «d’enseignement thérapeutique» à destination des parents, parfois très déstabilisés par le comportement de leur enfant. «Les enfants gèrent le deuil très différemment des adultes», rappelle Gudrun Paulsen. «Les petits sont dans l’ici et maintenant, dans le moment présent. Ils peuvent donc passer d’un instant à l’autre d’une profonde tristesse à une joie intense. Ils gèrent le deuil de manière ponctuelle, alors que les adultes sont dans une forme de continuité.»

Apprendre à parler de la mort aux enfants fait d’ailleurs partie inhérente des objectifs de l’association, qui fournit aussi des formations aux professionnels des maisons-relais ou aux professeurs, et a créé dans cet optique une valise pédagogique, la «Omega Trauerwallis», pour pouvoir expliquer la mort d’un enfant à ses petits camarades.

Tatiana Salvan