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Luxembourg : trop peu de moyens alloués à l’office social


Pour le LSAP, la Ville devrait privilégier la prévention plutôt que de jouer les pompiers. (Photo : Editpress)

Pourquoi la Ville ne renforce-t-elle pas son office social, alors que les besoins existent et que les moyens sont là ? Voilà une des critiques des socialistes vis-à-vis de la politique communale.

Hier, la fraction socialiste de la capitale a fait le point sur les combats qu’elle allait mener dans les mois à venir. Avec une idée directrice : jouer à fond la carte de la prévention dans le domaine social.

Le LSAP ne comprend pas le peu de moyens alloués par la Ville à l’office social. «Tout le monde a le droit à l’aide sociale en cas de coup dur», avance Ginette Jones, assistante sociale de profession mais également membre de la commission sociale de la commune et du conseil d’administration de l’office social. Pourtant, selon le tableau qu’elle a dressé, ce droit n’est pas si facile à obtenir à Luxembourg. «La Ville ne met pas assez de moyens, les personnes qui y travaillent font un très bon travail, mais elles n’ont pas les outils adéquats : le bâtiment est trop petit et les effectifs réduits.»

La maison, située dans le bas de la côte d’Eich, est certes une belle demeure, mais elle ne convient pas à l’hébergement de ce service. «Il y a beaucoup de passage de personnes qui viennent discrètement parce qu’elles n’ont pas d’autres solutions», témoigne Ginette Jones. Or la place manque et, lors des journées difficiles, il n’est pas rare que la tension monte entre les requérants.

Le personnel en sous-effectif

Le rapport d’activité 2014 indique que plus de 2 000 personnes issues de 28 nationalités ont eu recours à ces services, mais il précise également que «le nombre de dossier ne reflète pas le travail social complet fait à l’Office social. […] Certaines personnes n’ont besoin que d’aides ponctuelles, d’autres par contre nécessitent un accompagnement et un suivi intensif».

«On y voit des familles qui ont des difficultés à payer leur loyer, des jeunes en difficulté, des personnes qui ne peuvent pas acheter les médicaments dont ils ont besoin parce qu’ils sont mal remboursés…», explique-t-elle. Ces rendez-vous demandent la plus grande attention du personnel car les problématiques sont souvent complexes et «les solutions ne se trouvent pas en un claquement de doigts».

Les socialistes expliquent que le personnel de l’Office social leur a avoué être à bout de souffle. «Ce sont des personnes très motivées qui ne demandent qu’à pouvoir travailler plus efficacement», insistent de concert Ginette Jones et Marc Angel.

Et, de fait, la Ville n’utilise pas tous les moyens dont elle pourrait disposer. «Selon la loi, le personnel des offices sociaux peut se composer d’un assistant social et d’un demi-poste d’administratif pour 6 000 habitants. Or à Luxembourg, on est loin du compte!» Effectivement, au lieu des 19 assistants sociaux et des 9 administratifs auxquels pourrait prétendre la capitale grâce à ses 115 000 habitants, le personnel était composé en 2014 (toujours selon le rapport d’activité) de 10 assistants sociaux et de 7 administratifs. «Nous n’arrivons pas à comprendre cela, d’autant plus que le ministère de la Famille prend en charge 50 % des salaires…», souffle Ginette Jones.

Erwan Nonet