Des dysfonctionnements répétés au Syndicat intercommunal de gestion informatique ont conduit les autorités à s’y intéresser de près.
Le SIGI fournit des solutions informatiques adaptées aux métiers communaux et utilisées par les 101 communes du pays, quelque 60 syndicats intercommunaux, 30 offices sociaux, ainsi que 537 crèches et maisons relais. Un organe précieux dans la vie quotidienne, donc. Or, depuis plusieurs années et jusqu’à très récemment, des reproches sont formulés quant à la gestion administrative et financière, et pointent une ambiance de travail délétère ainsi qu’une défaillance de contrôle politique de cet acteur public majeur au Luxembourg.
Un contexte rappelé par le député François Benoy (déi gréng) dans une question parlementaire adressée à la ministre de l’Intérieur. «En 2017, un e-mail anonyme avec un document de 30 pages fut même envoyé depuis un compte interne du SIGI à des membres insinuant des dépenses non fondées, voire irrégulières (utilisation privée de matériel, contrat de fourniture de services en matière de communication…). Enfin, la Fédération générale de la fonction communale pointe du doigt des faits similaires», rapporte François Benoy.
Audits et enquête à venir
Taina Bofferding a apporté des éclaircissements, mercredi. Si ses prérogatives ministérielles ne lui permettent pas d’exercer «une ingérence dans la gestion journalière du syndicat qui relève de la compétence du bureau exécutif», la ministre dit toutefois avoir été «interpellée» par «les suspicions de mauvaise gestion administrative, financière et du personnel du SIGI». Ce qui l’a amenée à convier le comité à une entrevue il y a quelques jours.
Taina Bofferding indique également que le fonctionnement du SIGI a été à l’ordre du jour de la commission des Affaires intérieures et de l’Égalité des chances le 6 juillet. «Les membres du bureau m’ont informée qu’ils demanderont au comité de commander un audit externe dont il faudra attendre les conclusions», relate la ministre. Le 12 juillet, le comité a fait savoir qu’il donnait «son feu vert pour l’instauration d’un groupe de travail en vue d’un processus d’audits internes aux sujets notamment de la transparence financière et du climat social ainsi que d’une enquête externe pour analyser les besoins des communes», selon un communiqué.
En ce qui concerne la surveillance administrative, souligne Taina Bofferding, «le SIGI est soumis aux mêmes contrôles que les autres entités du secteur communal, notamment par le biais de la vérification du budget et des comptes ainsi que par la tutelle administrative d’approbation, d’annulation et de suspension». Elle ajoute que dans le cadre de la vérification du budget et des comptes récents, «des irrégularités ont été constatées et les observations relatives ont été adressées aux organes du syndicat selon la procédure habituelle afin qu’il y soit remédié».
Ces irrégularités n’étaient toutefois pas de nature à lancer des contrôles approfondis, assure la ministre. Le contrôle des comptes des entités communales se limite à l’examen de la légalité et de la régularité des recettes et des dépenses.