Pour plonger dans son jardin cet été, c’est maintenant qu’il faut y penser tant la demande est forte. Le confinement n’a fait que l’accentuer.
Il suffit de quelques secondes pour trouver une piscine en zoomant sur les images satellite du Luxembourg, particulièrement dans les zones résidentielles qui offrent de grands jardins. Même s’il faut compter entre 25 000 et 150 000 euros pour une piscine, celles-ci se démocratisent à une vitesse toujours plus rapide. «C’est comme le ski, il y a une vingtaine d’années, peu de gens s’offraient ces vacances. Aujourd’hui, tout le monde y va», explique Yann Busnello, chargé d’affaires chez Instal Fit qui note un accroissement des commandes de 30 à 40%. «Déjà en 2020, nous avions une forte augmentation. Le confinement a encouragé les gens à construire encore davantage de piscines, car ils avaient peur de ne pas pouvoir partir en vacances». Et la tendance se poursuit.
Alors que Jardirêve s’installera à Luxexpo à la mi-mars, nous nous sommes penchés sur un élément du jardin qui trotte dans la tête de beaucoup de propriétaires. Un rêve qui peut devenir réalité mais pour avoir sa propre piscine pour l’été, il faut s’y prendre tôt, très tôt. En effet, les carnets de commandes des piscinistes sont pleins. «C’est bien de commencer les travaux de préparation en hiver. Le reste du chantier peut être finalisé dès la sortie du gel, explique Yann Busnello. Il y a des délais de livraison de certains produits de six à huit semaines, donc si on commande sa piscine en mai prochain, on a peu de chance d’y plonger en août. Il faut ficeler le projet rapidement, voir où se fait l’implantation et quels types de produits existent sur le marché, béton, inox à coque, etc.»
Au Luxembourg, il y a environ cinq grosses entreprises de piscines qui se démarquent chacune par leurs particularités, estime le chargé d’affaires. Mieux vaut donc faire un petit tour de l’offre et savoir ce que l’on veut avant de s’engager.
Des règles à respecter
On ne construit pas une piscine n’importe où et n’importe comment selon là où on habite, bien que désormais «on fait beaucoup de piscines sur mesure qui s’adaptent au terrain. J’ai vu un projet être refusé car il n’y avait pas de possibilité de nettoyage du filtre. Le client a fait un swimspa (spa de nage) à la place». Car avant de construire, il faut demander une autorisation à la commune et les règles ne sont pas les mêmes d’une commune à l’autre. «Il faut prévoir entre 1 et 3 mètres de distanciation de la limite de propriété. Il faut aussi regarder la zone engazonnée.» Les propriétaires utilisant souvent la surface de plancher maximale qu’ils peuvent construire. «Il y a aussi des zones où l’on ne peut plus construire de piscine, comme à Belair à Luxembourg.»
Pour les nuisances sonores, il n’est pas inquiet: «La filtration et la pompe à chaleur tournent la journée, il n’y a pas de risque de déranger les voisins». Par bon sens, mieux vaut tout de même s’assurer au préalable de ne pas mettre de mécanisme bruyant sous les fenêtres ou la terrasse des riverains, car dans les pays voisins comme la France les vrombissements permanents ont poussé plus d’un particulier à porter plainte contre des propriétaires de piscines en règle.
Si en France la loi impose aux propriétaires de piscines l’adoption d’un dispositif de sécurité normalisé depuis 2003 (barrière, alarme, couverture ou abri) sous peine d’une amende de 4 500 euros, ce n’est pas encore le cas au Grand-Duché. Malgré tout, beaucoup de propriétaires choisissent tout de même de s’équiper. Avec ou sans protection, pour éviter des accidents dramatiques, c’est aux adultes de surveiller attentivement les enfants. Les chiffres ne sont pas connus au Luxembourg, mais en France en 2018 sur 1 647 noyades accidentelles, 19% se sont passées dans des piscines privées familiales. La majorité des victimes avaient entre 0 et 5 ans. La meilleure des préventions est d’apprendre à ses enfants à nager le plus tôt possible.
Pour pallier aux demandes toujours plus importantes, Instal Fit a déjà employé une personne en début d’année et devrait demander à un retraité de revenir prendre du service en mars. Autant dire que c’est un métier d’avenir et que le réchauffement des températures estivales ne pourra que pousser les particuliers à s’équiper davantage.
Audrey Libiez