Sur le chantier Royal-Hamilius, les ouvriers ont fini de creuser. Après le retrait de 250 000 tonnes de roches, soit 2 000 tonnes par jour en moyenne, il ne reste plus… qu’à reconstruire !
C’est sous terre, au niveau -1, que Codic avait décidé de mettre en scène la pose de la première pierre d’une de ses réalisations phares : le Royal-Hamilius. Et il faut reconnaître au promoteur la volonté de ne pas faire table rase du passé. Visiblement enchanté par la grande fête «Goodbye Hamilius» qui avait permis de célébrer la place qu’avait eue le souterrain Aldringen dans la culture hip-hop et underground du pays – «c’était une fête géniale !» – le CEO de Codic, Thierry Behiels, a souhaité apporter une coloration street art lors de la soirée de mercredi, en rappelant les heures de gloire d’un lieu qui n’était pas comme les autres. Ainsi, le graffeur Éric Mangen a achevé en direct une fresque qui sera ensuite exposée au sous-sol du nouveau Royal-Hamilius.
Thierry Behiels n’avait pas de raison d’être chafouin, puisque l’énorme chantier est parti sur de bons rails : «Jusqu’ici, nous n’avons aucun retard sur le timing, s’est-il félicité. Souvenez-vous, il y a un an à peine, les tours étaient encore là !» Accoudé à la rambarde qui borde le grand trou, il est impossible de ne pas être épaté par l’ampleur de la tâche. Qui plus est dans un contexte urbain, le long d’un des axes les fréquentés de la capitale (le boulevard Royal). Les chiffres sont impressionnants : 250 000 tonnes de roche ont été extraites du sous-sol, soit environ 2 000 tonnes par jour. «Mais à partir d’aujourd’hui, nous n’irons pas plus bas, souligne-t-il. Nous sommes au fond des fouilles.»
Désormais, les camions vont arriver pleins et repartiront vides, la noria va s’inverser. «Le parking (630 places) et les premiers magasins, dont le department store Inno et la Fnac, devraient être prêts pour mai 2018. Viendront ensuite les bureaux, les logements (73 unités) et le reste des commerces. Tout sera achevé pour 2019», a précisé Thierry Behiels.
Désormais, l’objectif de Codic est de dégoter le parfait candidat pour occuper le «sky-restaurant» qui sera installé sur le toit de l’Inno. «Nous voulons créer l’évènement, offrir quelque chose qui n’existe pas encore à Luxembourg. Mettre en place un lieu qui ferait venir les Belges, les Français et les Allemands spécialement au Royal-Hamilius.» A priori, l’heureux élu qui aura la pression sur les épaules sera choisi au premier trimestre 2018.
De son côté, la bourgmestre Lydie Polfer s’est félicitée de la façon dont sont menés les travaux. «Je dois dire que nous avons tissé une relation de confiance avec Codic», assure-t-elle. Il le faut, car un chantier comme celui-ci ne fait rien de moins que redéfinir une partie du cœur de la Ville. «C’est le chantier le plus spectaculaire en centre-ville depuis le démantèlement de la forteresse», n’hésite-t-elle pas à lancer.
Erwan Nonet