Initiative citoyenne, la plateforme Oppent Haus/Open Home (OH!) met en relation les réfugiés et les résidents qui acceptent de les héberger.
«Informer, sensibiliser et mettre en contact» : ce sont les trois objectifs de la plateforme lancé il y a une quinzaine de jours. Elle facilite la mise en relation des réfugiés et des résidents prêts à les accueillir chez eux.
Le problème du logement est global au Luxembourg.» Pour Frédérique Buck, «il est quasiment impossible pour un réfugié de dénicher un logement, alors que les foyers d’accueil sont presque saturés». Partant de ce constat, cette dernière, qui a lancé le site iamnotarefugee.lu il y a huit mois, Marianne Donven, professionnelle du secteur social, et Pascal Clement, qui a accueilli un jeune réfugié afghan, ont décidé de créer une plateforme pour mettre en relation les demandeurs (et bénéficiaires) de protection internationale avec les résidents qui seraient prêts à les héberger chez eux.
«Informer, sensibiliser et mettre en contact, voilà les trois objectifs de la plateforme Oppent Haus/Open Home, avance Frédérique Buck. Elle s’adresse à toutes les personnes qui ont de la place chez elles et qui ont envie de vivre une expérience enrichissante.» Pascal Clement enchaîne : «Notre société a besoin de davantage de citoyens engagés et solidaires pour répondre aux nombreux défis sociétaux. Chacun peut devenir un acteur du changement au nom d’une prise de responsabilité citoyenne. Il suffit d’oser.»
Arrivé au Grand-Duché le 28 septembre 2015, Husain a été hébergé à l’ancien Centre de logopédie à Strassen pendant deux mois, Weilerbach durant trois semaines, Bourscheid pendant huit mois et depuis cet été chez un couple de retraités dans la capitale.
«C’est comme ma famille»
«Quand je suis arrivé au Luxembourg, je ne connaissais personne, confie le Syrien de 27 ans. Je recommençais ma vie à zéro. J’ai très vite commencé à suivre des cours de français. J’ai participé aux séances de conversation à l’ASTI, où j’ai rencontré un monsieur. Un jour, je lui ai demandé de m’aider à écrire une lettre au directeur de l’OLAI pour partir de Bourscheid et lui demander si quelqu’un pouvait m’héberger… Quelques jours plus tard, il m’envoyait un mail pour me dire que sa femme et lui étaient prêts à m’accueillir chez eux. Cela a changé ma vie.»
Depuis plusieurs mois, Husain suit des cours de français, anglais, mathématiques… et depuis peu de luxembourgeois. Dans quelques semaines, l’agent immobilier syrien va suivre une formation de trois mois en immobilier à la Chambre de commerce. Il participe aussi à de nombreuses manifestations réunissant réfugiés et résidents.
«Depuis que je suis arrivé au Luxembourg, j’ai besoin d’avoir des contacts avec les gens et d’apprendre la culture du pays, souligne Husain. Je me lance dans ma nouvelle vie.» Et pour tout ça, le couple qui l’héberge l’aide beaucoup et lui «permet d’aller plus vite pour (s)’intégrer». «En parlant français et parfois luxembourgeois, je progresse beaucoup. Ils m’aident pour les démarches administratives, on partage des repas ensemble, je leur fais découvrir la cuisine syrienne, je participe aux tâches ménagères… On partage de bons moments. C’est comme ma famille.»
Guillaume Chassaing
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