Marie (8 ans) et Laura (11 ans), deux sœurs, racontent comment elles s’occupent durant le confinement, tout en attendant avec impatience la rentrée au fondamental, en principe le 25 mai.
La première semaine à la maison, j’étais plutôt contente avec ma sœur, mais dès la deuxième semaine, c’était ennuyant», explique Laura*, élève de 5e année dans une école fondamentale de la capitale, et confinée depuis le 14 mars avec sa sœur Marie et ses parents. «On ne peut pas faire grand-chose, car on n’a pas vraiment le droit de sortir. J’ai très hâte de revoir mes copines. Je ne suis pas trop contente de rester à la maison, parce que cela m’ennuie. Je préfère l’école pour pouvoir travailler en compagnie d’autres enfants, car faire ses devoirs à la maison, c’est un peu barbant», estime l’élève âgée de 11 ans.
Quant à sa sœur Marie, 8 ans, elle est un peu du même avis que son aînée : «Le matin, quand je me lève, ça va bien, mais après, quand ma maîtresse donne beaucoup de devoirs, cela m’intéresse moins. Mais en fait je préfère quand même avoir des devoirs, car j’aime bien apprendre de nouvelles choses. Et puis, toutes mes copines et ma « Joffer » (NDLR : institutrice) me manquent beaucoup! C’est très long d’attendre de pouvoir aller à l’école.»
Les copines au téléphone
Pour s’occuper et tuer le temps, une fois leurs devoirs de classe terminés, les deux sœurs passent aux loisirs domestiques, en attendant que leurs parents aient fini leur télétravail respectif. Laura raconte :«Je joue à des jeux de société comme Cluedo, à des jeux vidéo tels que Pokemon sur notre console Nintendo Switch. Je regarde aussi des dessins animés et des films avec des chevaux, car cela me fait plaisir. Je fais un peu de tout en fait.»
Marie, elle, participe aux jeux avec sa grande sœur, mais d’une façon un peu particulière, si l’on se réfère à ses propos : «Comme je termine toujours mes devoirs après ma sœur, je la regarde jouer aux jeux vidéo sur la Nintendo»… Mais la petite Marie ne fait pas que regarder sa sœur aînée jouer, elle a aussi ses propres loisirs : «Je joue beaucoup aux « Schleich » (NDLR : des figurines). Et puis, avec maman, nous allons commencer à faire du bricolage, avec des clous et un marteau, parce que le 25 mai c’est encore loin», affirme-t-elle.
Sinon, Laura et Marie restent en contact téléphonique étroit avec leurs copines depuis le début du confinement. «Ma copine s’ennuie aussi et elle veut retourner le plus vite possible à l’école, tout comme moi. Et en plus, sa maman trouve qu’elle passe beaucoup trop de temps au téléphone !», confie Laura. Pour sa part, Marie a également une très bonne copine, avec qui elle maintient le contact via FaceTime, et cela «tous les jours, sauf avant-hier! (dimanche). Elle habite pas loin de chez moi, mais je ne l’ai plus vue depuis très longtemps. Elle me raconte qu’elle fait la même chose que moi : elle fait ses devoirs, joue aux jeux vidéo et regarde des films.»
Les deux jeunes filles assistent aussi volontiers leur maman aux fourneaux : «On a fait des gâteaux, cuisiné des bons plats…», lancent-elles. Mais pour ce qui est des tâches ménagères, Laura et Marie sont un peu moins enthousiastes : «On aide aussi un peu maman à ranger notre maison, même si on préfère jouer aux jeux vidéo (elle sourit).» Comme on les comprend !
À part ce type de passe-temps, les deux sœurs lisent aussi beaucoup de bandes dessinées et de livres pour enfants. Elles ont, par exemple, «redécouvert» certains romans qu’elles avaient déjà, ainsi que leurs albums d’Astérix et d’autres classiques de la BD. «La lecture, c’est aussi génial que les jeux vidéo !», disent-elles à l’unisson.
Virus : la vérité sort de la bouche des enfants…
Et lorsqu’on aborde un sujet plus sérieux avec les deux sœurs, il apparaît que celles-ci font déjà preuve d’une certaine maturité, outre le fait que leur avis témoigne également de la solidité des liens tissés avec l’école et, par extension, de l’importance des relations sociales que les deux filles entretiennent avec leurs ami(e)s : «Le confinement ? Je trouve que c’est une bonne chose, parce qu’il y a ce virus. C’était nécessaire, je crois, même si j’aurais préféré que cela se passe autrement et que l’école reste ouverte. On aurait alors fait beaucoup plus attention que d’habitude en gardant nos distances…»
Enfin, à la question de savoir si les deux jeunes filles ont peur du virus, leurs réponses sont (presque) catégoriques : «Non, pas trop», dit Laura. Avant, pour elle, d’ajouter que «c’est dramatique, mais je ne crois pas non plus que c’est la fin du monde. On ne va pas tous l’attraper ! En tout cas, je n’ai pas intérêt à l’attraper moi-même, sinon je pourrais le donner à d’autres personnes», s’exclame-t-elle.
La cadette, Marie, répond de son côté que «non, le virus ne me fait pas vraiment peur, parce qu’on fait tout pour se protéger. Quand je sors dans le quartier avec ma maman ou mon papa et ma sœur, pour faire une promenade en direction de l’église et du fleuriste, on fait attention. Au début je mettais un foulard, parce qu’on n’avait pas encore les masques. Mais maintenant on les a, les masques».
Mais ce que Marie ne savait pas encore, c’est que le ministère de l’Éducation nationale distribuera des foulards aux enfants pour la reprise de l’enseignement fondamentale, en principe le 25 mai. «C’est super, parce qu’un masque, ça sent très mauvais quand on l’a porté quelques minutes et ce n’est pas trop agréable !», estime la gamine de 8 ans.
En vue du grand moment de leur rentrée à l’école, les deux sœurs s’occupent comme elles le peuvent. En vue de ce week-end, il semble qu’elles aient prévu de terminer leurs lectures de romans de la série «Gregs Tagebuch», et de relire certaines bandes dessinées telles que Mortelle Adèle ou encore Les Cahiers d’Esther… en attendant de retourner avec leurs cahiers à l’école.
Claude Damiani
* Les prénoms ont été modifiés.