Il n’y aura pas d’aides pécuniaires de la Ville à destination des commerçants pour ce deuxième lockdown, car un plafond a été fixé par l’UE. L’État s’en chargera, par contre.
Les annonces du Premier ministre, Xavier Bettel, mardi, ont évidemment fait réagir, que ce soit de manière positive (réouverture des commerces dits non essentiels) ou négatives (prolongation de la fermeture des cafés et restaurants) : ceci dit, peu ou prou de revendications ont été adressées au premier échevin de la capitale, Serge Wilmes. Ce dernier souligne toutefois que la Ville reste et restera toujours aux côtés de ses commerçants, quels qu’ils soient, afin de les soutenir dans leurs déboires respectifs.
Le message envoyé par la Ville de Luxembourg est clair : il n’y aura pas d’aides supplémentaires à celles de l’État, car ce serait contre-productif. Serge Wilmes explique pourquoi : «Certes, certains commerçants nous ont demandé si la commune allait, à nouveau, c’est-à-dire comme lors du premier confinement, faire un geste financier pour le commerce et pour le secteur Horeca; nous nous sommes penchés sur la question dès la fin novembre de concert avec le ministre des Classes moyennes, Lex Delles», relate le premier échevin. Cela étant, poursuit-il, «le ministre m’a dit que cette fois (NDLR : comprendre pour le deuxième confinement), les aides étatiques seront beaucoup plus « globales » et qu’il fallait respecter le plafond d’aides financières directes. Concrètement, si la Ville de Luxembourg donne une aide financière, il y a le risque de dépasser ce plafond imposé par l’UE». La commune a donc estimé que ce serait contre-productif, car il n’y aurait aucune plus-value.
Plus de subsides communaux «à cause de l’UE»
« Cela n’aurait pas de sens de reverser, à nouveau, une aide supplémentaire communale. On n’y a donc de suite renoncé, car cela ne servirait à rien qu’une potentielle aide communale soit ensuite soustraite à celle de l’État, comme l’impose Bruxelles. Ce sera l’État qui va tout prendre en charge et de manière plus globale. Mais cela ne veut pas dire que nous ne soutenons pas les commerces de notre Ville ! Et nous allons tout faire pour continuer à être à leurs côtés et les soutenir», tient à insister Serge Wilmes. De manière générale, depuis les annonces gouvernementales de mardi, le premier échevin de Luxembourg indique ne pas avoir eu de réclamations voire de courriers de type incendiaires, de l’Horesca notamment, secteur qui se sent le plus persécuté. « Nous n’avons pas vraiment eu de feed-back jusqu’à présent : mais, évidemment, ceux qui peuvent rouvrir se réjouissent, alors que les autres et les autres ont la gueule de bois. Je pense bien entendu au secteur Horeca; les sons de cloche sont donc très différents, mais je pense qu’on aura un peu plus de retours du terrain dans les jours et semaines à venir. Bref, l’image est évidemment biaisée entre ceux, contents de pouvoir rouvrir, et les autres, pour lesquels la vie est très dure», compatit Serge Wilmes.
Pas de taxes sur les terrasses en 2021
Malgré cette question conflictuelle de compétences et d’ordre hiérarchique supranational entre commune, État et Union européenne, laquelle n’est plus que probablement pas du goût des commerçants de la capitale, le premier échevin a tout de même une bonne nouvelle à annoncer. «Le collège échevinal a, par contre, décidé de reconduire, pour 2021, différentes mesures, dont celle du renoncement de la perception des taxes pour les terrasses des cafés et restaurants. Cette contribution imposable est de l’ordre d’environ 120 000 euros de taxes par an. De plus, la commune se montrera davantage conciliante concernant les périmètres d’installation des terrasses», souligne Serge Wilmes.
De manière plus générale, le premier échevin rappelle le message que la Ville souhaite faire passer à ses administrés et visiteurs : «Les décisions viennent de l’État et non de la commune; mais la Ville tient à répéter qu’il faut respecter les consignes sanitaires préconisées par l’État, entre autres celles édictées vis-à-vis des commerçants : gestes barrières, nombre de clients en fonction de la surface du commerce, etc. Concernant plus spécifiquement le secteur Horeca, la commune rappelle qu’elle fait tout ce qui est dans les limites de ses compétences pour le soutenir. Et cela vaut aussi pour le commerce en général. Nous prenons notre responsabilité et nous souhaitons que tout un chacun fasse de même », conclut-il.
Claude Damiani