À l’occasion de notre dossier sur l’évolution du vélo électrique au Luxembourg, nous sommes allés à la rencontre de quelques « vélotafeurs » en Ville…
Pour Vincent Hein, économiste au sein de la fondation Idéa, utiliser un vélo électrique fait désormais partie de sa routine pour se rendre au travail. «À la belle saison, je vais de la gare de Luxembourg à la Chambre de commerce, aller-retour, trois fois par semaine avec les vélos en libre-service. En hiver, en fonction du temps, c’est plutôt une fois par semaine», explique l’économiste.
Pas spécialement cycliste dans l’âme, Vincent Hein avoue que «c’est l’existence de l’offre de vélos en libre-service qui a créé le besoin pour parcourir les 5 kilomètres séparant la gare du Kirchberg».
Ainsi, il fait partie des 2 % de salariés qui utilisent déjà le vélo pour faire des trajets domicile-travail au Luxembourg, tout comme une de ses collègues. Sur les cinq économistes du think tank, deux pratiquent régulièrement ce que l’on appelle le «vélotaf». D’ailleurs, le gouvernement a l’ambition de voir ce chiffre de 2 % grimper à 10 % dans un avenir proche pour les trajets domicile-travail de moins de 5 kilomètres.
Pour cela, il faudra tout de même adapter la cohabitation entre les différents usagers de l’espace urbain. «Après le pont rouge, les cyclistes passent par le parc pour se diriger vers la gare. Et je m’aperçois que je gêne parfois ceux qui s’y promènent, d’autant plus qu’il y a une maison de retraite pas loin. Je ne sais pas s’il y a déjà eu des accrochages, mais je sens qu’aussi bien les cyclistes que les piétons ne sont pas à l’aise. Si on parle de cohabitation entre les vélos et les voitures, il faut également réfléchir à la cohabitation entre les vélos et les piétons», souligne le vélotaffeur.
Au Kirchberg sans problème, ailleurs c’est plus compliqué
Car si le Kirchberg, qui a connu une récente rénovation, dispose de pistes cyclables dédiées et sécurisées, ce n’est pas le cas entre le pont rouge et le pont Adolphe. Au-delà, avec le chantier du tram, c’est encore plus compliqué à vélo. «Je sais qu’au début il y a eu des ratés avec le chantier du tram, mais la Ville de Luxembourg a rapidement réagi. Mais ça reste toujours un peu compliqué vers la gare. J’espère qu’ils vont profiter des travaux du tram pour y intégrer une piste pour les cyclistes», espère Vincent Heinen.
Idem pour Rebecca, qui relie régulièrement Bonnevoie au Kirchberg à vélo. «J’alterne entre la trottinette et les Vel’oh! de la Ville. C’est vrai qu’au Kirchberg, c’est un vrai plaisir. En ville, c’est plus rock’n’roll si on met de côté la passerelle du pont Adolphe qui est superbe. Après, j’ai l’impression que les automobilistes sont assez patients et pas agressifs avec les vélos. Ce qui fait le plus peur, c’est quand on doit partager la route avec un bus à cause des divers travaux. Là encore, on ne peut pas dire que les chauffeurs de bus soient agressifs, c’est juste qu’il y a cette impression désagréable que l’on gêne», déplore la jeune cycliste.
On progresse lentement mais surement …