Depuis quelques jours, le bruit des tronçonneuses se fait entendre au-dessus de la rue de Neudorf à Luxembourg et plus précisément sur les «talus du Tawioun», un chemin qui traverse la forêt au fond du quartier de Cents.
La raison est très simple : le collège des bourgmestre et échevins, le service du patrimoine naturel de la capitale et l’administration de la Nature et des Forêts ont décidé de prendre les devants avant qu’un accident n’arrive, en ordonnant des travaux d’abattage d’arbres. Ces derniers représentent un risque pour les habitations situées le long de la rue de Neudorf qu’ils surplombent en nombre.
« L’objectif est double. Assurer la sécurité des habitants qui se trouvent en dessous, mais également augmenter la qualité de vie », a souligné sur place Lydie Polfer, la bourgmestre de Luxembourg, avant d’expliquer : « Certains arbres et sapins étaient beaucoup trop proches des habitations qui maintenant vont bénéficier de beaucoup plus de lumière, même si l’objectif principal reste avant tout la sécurité. Je pense d’ailleurs que les habitants du quartier comprennent tout à fait ce chantier. »
Des travaux qui doivent durer deux mois, voire moins, puisque le chantier, qui occasionne une gêne relativement minime, est « en avance sur le planning », a assuré Gérard Zimmer, chef du service du patrimoine naturel de la Ville, présent également sur le lieu de débardage.
La décision de débarder la zone a été prise après que les services de la capitale responsables des plans de gestion des espaces boisés ont constaté un risque pour la population représenté par une série d’arbres, sur les versants boisés et zones à falaises surplombant les maisons de Neudorf.
Du bois à destination de l’industrie
« Nos services surveillent constamment les diverses zones boisées de la commune et quand nous voyons des alertes, nos services les signalent, puis avec l’accord des autorités nous agissons », a expliqué Gérard Zimmer.
Si cette tâche de débardage semble être somme toute banale dans la gestion d’une zone boisée, au Tawioun le travail a pris une certaine ampleur en raison de la topographie du terrain. « Avec les falaises, nous avons dû faire appel à une entreprise hautement spécialisée, Skyline Logging, pour pouvoir faire le travail de débardage », a précisé la bourgmestre.
Du fait de la raideur du versant boisé, aucune entreprise luxembourgeoise n’a pu être en mesure de réaliser les travaux. La commune a donc trouvé une entreprise autrichienne qui, à l’aide de plusieurs câbles, arrive à remonter les troncs d’arbre sur le haut du versant, rappelant ainsi la technique du téléphérique. Un système beaucoup plus moderne qui évite de surcroît l’utilisation de machine lourde dans les versants boisés, préservant ainsi les sols.
Au niveau du coût de l’opération, la commune va devoir débourser entre 100 000 et 120 000 euros. « C’est une grosse somme, mais il faut rappeler que c’est pour la sécurité des habitants. Il faut également souligner qu’il y aura dans l’autre sens une rentrée d’argent avec la vente du bois débardé, sans pour autant couvrir le coût des travaux », a précisé la bourgmestre. En effet, une partie des imposants troncs d’arbre vont être vendus pour alimenter l’industrie du papier et l’autre partie sera vendue aux enchères pour les artisans ou les particuliers.
Jeremy Zabatta