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Luxembourg : les forestiers sont en ville


Gérard Zimmer dirige le service du patrimoine naturel de la capitale. (Photo : Isabella Finzi)

Situé en plein cœur du Bambësch, le service du patrimoine naturel de la capitale ouvre ses portes samedi. L’occasion de se rendre compte que Luxembourg entretient avec passion son poumon vert.

Luxembourg est une capitale particulièrement boisée. Elle ne compte pas moins de 1 055 hectares de forêts, ce qui représente plus de 20% de son territoire, un ratio spectaculaire. Pour s’en occuper, les 23 employés du service du patrimoine naturel s’allient avec leurs huit confrères de l’administration de la Nature et des Forêts.

Lorsque l’on pense à une grande ville, la première image qui vient en tête n’est pas celle d’une belle forêt de feuillus. Et pourtant! Luxembourg pourrait se targuer de ce privilège. «Peu de capitales comptent autant de forêts que nous!», glisse, pas peu fier, le directeur du service du patrimoine naturel de la Ville, Gérard Zimmer. Depuis 2014, cet ingénieur et ancien chef du service de l’eau, dirige les forestiers de la Ville depuis la Devashaff, au fond de la rue des Sept-Arpents, au cœur du Bambësch.

Ici, dans un paysage vallonné et bucolique qui fait penser au nord du pays ou au Mullerthal, le service du patrimoine naturel et l’administration de la Nature et des Forêts (ANF) veille pour que les 1 055 hectares de bois situés sur le territoire de la Ville se portent au mieux.

Olivier Breger, garde-forestier de l’ANF, explique : «Nous établissons un plan de gestion en calculant la quantité de bois qui doit être prélevée chaque année. Tout en sachant que l’on n’enlève jamais plus que ce que la forêt peut créer dans le même temps.» Puisque l’on estime que la forêt fabrique 5 m3 de bois par hectare et par an, on ne peut abattre plus de 5 000 m3 chaque année. «En fait, nous tournons aux alentours de 4 000 m3», assure-t-il. L’ANF sélectionne les arbres à couper et ce sont ensuite les forestiers du service du patrimoine naturel qui œuvrent sur le terrain.

C'est dans cette menuiserie que sont confectionnés les tables de pique-nique, bancs et bacs de fleurs de la Ville. Uniquement avec du bois local.

C’est dans cette menuiserie que sont confectionnés les tables de pique-nique, bancs et bacs de fleurs de la Ville. Uniquement avec du bois local.

«La forêt est certifiée FSC, précise Gérard Zimmer, c’est-à-dire qu’elle se régénère toute seule.» C’est bien pour cela qu’il est nécessaire d’abattre régulièrement les arbres les plus vieux, afin que les jeunes pousses aient l’opportunité de se faire une place au soleil. Car si les forêts de la capitale sont récréatives (elles sont parcourues par plus de 100 km de sentiers), leur bois est également une ressource naturelle qui n’est pas gaspillée. «Environ 60 % du bois est utilisé pour le chauffage, notamment, de deux écoles à Dommeldange et Cessange, de bâtiments municipaux à Cessange et d’appartements à Dommeldange. Le reste part dans des scieries ou deviendra de la pâte à papier», souligne Gérard Zimmer.

Ils sécurisent aussi les falaises

Quelques grumes sont également transformées sur place, car le service du patrimoine naturel dispose d’une menuiserie (et même d’une grande scie à ruban) ainsi que d’un atelier de serrurerie. «Nous créons ici de A à Z des tables de pique-nique, des bancs, des bacs à fleurs qui seront installés dans les rues et les parcs de la Ville.» On peut notamment voir ces créations le long de la rue du Fossé, entre le Knuedler et le Roude Pëtz. L’aire de jeux du Bambësch est une autre création du service.

Mais le patrimoine naturel, ce n’est pas que la forêt. Depuis la Devashaff, on s’occupe aussi des falaises, une problématique très sérieuse à Luxembourg. «En ce moment, nous sommes en train de sécuriser le secteur de Schläifmillen», indique Gérard Zimmer. Ces travaux, particulièrement périlleux, sont effectués par des prestataires spécialisés. Et lorsqu’il est dans ses falaises, justement, le service en profite pour creuser dans la roche des cavités susceptibles d’être habitées par le fameux hibou grand-duc. «En plus d’être un plus pour la biodiversité, cet oiseau mange deux à trois pigeons par jour. Dans une ville, cet appétit est intéressant!» Les premiers locataires sont attendus !

Erwan Nonet

Samedi, c’est ouvert !

Le service du Patrimoine naturel va se plier en quatre, samedi (de 10 h à 17 h), pour accueillir ses visiteurs. Un circuit de deux kilomètres en forêt, à partir de ses locaux (105, rue des Sept-Arpents) sera jalonné de treize ateliers qui permettront de découvrir de manière ludique les missions des forestiers. Les petits et les grands pourront apprendre à travailler le bois, escalader un arbre, découvrir les techniques d’entretien d’une forêt et l’élagage, mais aussi partir à la rencontre des animaux (ânes, moutons et abeilles) qui vivent ici. L’entrée sera gratuite et aucune inscription n’est nécessaire.

(Cliquez sur la photo pour découvrir notre diaporama)

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