Le chantier est déjà lancé. D’ici 2023, le tram doit relier la gare centrale au pôle d’échange de Howald. La Cloche d’or suivra dans la foulée.
Il ne s’agit «que» de 5 kilomètres. La prochaine étape du chantier du tram s’annonce toutefois hautement complexe et lourde en travaux d’infrastructure. « Il s’agit d’un puzzle composé d’une multitude de chantiers », résume Robert Biel, ingénieur des Ponts et Chaussées en charge de la planification du projet.
Jeudi soir, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch, avait invité à une invitation en ligne pour présenter plus en détail la construction des prochains tronçons du tram. Après l’axe Luxexpo-gare centrale, finalisé depuis décembre dernier, le cap est mis sur Bonnevoie, Howald et la Cloche d’or. Sans oublier l’axe Luxexpo-Findel, qui doit lui être achevé pour 2024.
Les travaux pour poursuivre le parcours vers le sud de la capitale sont déjà lancés. L’élargissement, en cours depuis début 2019, du pont Buchler, qui relie le quartier Gare à Bonnevoie, doit être achevé d’ici fin juin. « Les rails du tram seront posés dans la foulée pour atteindre en septembre 2022 le lycée de Bonnevoie, appelé à devenir un pôle d’échange », annonce François Bausch. Tout en respectant sa volonté de mettre en place de véritables couloirs multimodaux, offrant un espace au tram, aux piétons et aux vélos, le ministre de la Mobilité continue de promouvoir l’idée des grandes plateformes d’échange. « À Bonnevoie, les bus en provenance de la Moselle et de la zone de Frisange pourront décharger leurs passagers au bord de la capitale. Ils pourront alors poursuivre leur trajet à bord du tram », explique-t-il.
À côté du pont Buchler, un autre chantier majeur est déjà engagé : la nouvelle N3. L’axe routier, appelé à délester la route de Thionville, est en cours d’aménagement à hauteur des ateliers des CFL.
Des négociations en cours
Le plus grand « casse-tête pour les ingénieurs » est la construction d’un second tunnel à hauteur du Rangwee, situé entre le rond-point Gluck (au bout de l’A3) et le Cactus Hobby. La rivière Drosbach, qui coule en souterrain, doit être déplacée. « On est confronté à une zone urbaine et une zone d’activités. Il est prévu de mettre en place des mesures antibruit pour épargner au mieux les riverains », détaille François Bausch. Les travaux pour réaliser le tunnel doivent débuter dans les mois à venir. Il doit être poussé en dessous des voies ferrés lors des vacances de Pâques. Le prochain défi pour le ministère des Travaux publics se situe le long de la rue des Scillas. « Les négociations sont encore en cours avec les propriétaires des terrains dont nous avons besoin pour construire la plateforme du tram », note le ministre. La rue des Scillas doit être élargie en passant par le site encore occupé par Bétons Feidt et la zone d’activités, déjà abandonnée, située sur le côté droit de la chaussée.
Une décision finale doit tomber d’ici l’été. Afin d’avancer au mieux sur le chantier du tram, un plan B se trouve déjà dans les tiroirs des Ponts et Chaussées. Au lieu de construire tout de suite deux voies de tram, un arrêt de tram et deux voies de circulation pour le trafic automobile, il existe une variante qui se limitera, dans un premier temps, à la construction d’une seule voie de tram, sans arrêt, et une voie de circulation réglée par des feux tricolores. « Nous sommes préparés à exploiter le tram sur une seule voie, comme nous le faisons déjà au Glacis lors de la Schueberfouer », précise André Von der Marck, le directeur général de Luxtram. François Bausch met toutefois en garde : « Il n’est dans l’intérêt de personne que le projet ne se réalise pas rapidement dans son intégralité. »
Depuis la rue des Scillas, le tram prendra un virage à droite pour arriver au pôle d’échange Howald. Les travaux de construction du pont au-dessus des voies de chemin de fer débuteront aussi sous peu. Le pôle d’échange doit lui prendre son service courant 2023. La même année, le tram devrait arriver à la Cloche d’or en passant un autre pont à construire au-dessus de l’A3. Le terminus provisoire sera le nouveau stade national. Dans la foulée, la construction du tram rapide en direction d’Esch-Belval, à achever pour 2030, sera lancée.
David Marques