La Maison des associations, installée au 46 rue de Mühlenbach à Luxembourg depuis 2007, s’inquiète pour son avenir.
D’ici mai prochain, la Maison des associations doit quitter son local, situé au rez-de-chaussée du 46 rue de Mühlenbach, qui accueille depuis septembre des bénéficiaires de la protection internationale (BPI). Sa convention de collaboration avec le ministère de la Famille, de l’Intégration et de la Grande Région pourrait également réduire son champ d’action. C’est le temps des incertitudes pour les représentants de la Maison des associations.
La Maison des associations, c’est la réunion de l’ASBL Amitié Potugal – Luxembourg, de la Confédération de la communauté portugaise au Luxembourg (CCPL), de la Fédérations des associations cap-verdiennes au Luxembourg et de la Fédération des associations africaines au Luxembourg. « Nous regroupons environ 150 petites et grandes associations de tous types (sport, culture, folklore…) à travers tout le pays , affirme Guy Reger, le président de la Maison des associations. Nous sommes aussi en contact avec des associations turques, d’Europe de l’Est et chinoises qui pourraient nous rejoindre. Depuis sa fondation en 2007, la Maison des associations est au service du dialogue interculturel et intergénérationnel. »
Mais aujourd’hui, c’est le temps des incertitudes au sein de la Maison des associations. D’ici mai prochain, elle doit quitter son local du rez-de-chaussée du bâtiment du 46 rue de Mühlenbach à Luxembourg, qui accueille depuis septembre des bénéficiaires de la protection internationale (BPI). En outre, le rez-de-chaussée doit faire prochainement l’objet de travaux de rénovation. « Nous avons reçu une lettre de résiliation du contrat de prêt à usage de notre local de la part du ministère de la Famille et de l’Intégration , indique Guy Reger. On nous a proposé un local à Itzig, mais il est trop petit pour nos activités. »
«Aucune réponse»
La convention de collaboration entre la Maison des associations et le ministère de la Famille, de l’Intégration et de la Grande Région a également été remise sur la table. « Auparavant, nous l’avions passée avec l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration , explique le président de la Maison des associations. Désormais, ils veulent que nous signions avec le service des personnes âgées du ministère et qu’elle porte uniquement sur la problématique des « migrants vieillissants ». Nous nous occupons de cette catégorie de population, mais ce n’est qu’une partie de notre raison d’être et non pas l’intégralité. »
Au-delà du fond, les représentants de la Maison des associations critiquent aussi la forme. « La résiliation pour notre local s’est faite unilatéralement , estime Guy Reger. Nous avions eu une réunion avec le ministère et l’OLAI en juin et avions décidé la mise en place de deux groupes de travail, l’un sur le local et l’autre sur notre intervention visant à accompagner les bénéficiaires de la protection internationale. Ils ne sont pas encore en action. Nos lettres, comme nos propositions de projets, restent sans réponse .» Corinne Cahen, la ministre de la Famille, de l’Intégration et de la Grande Région, ne partage pas cet avis ( lire ci-dessous ).
Guy Reger conclut : « Notre situation est bizarre. La Maison des associations risque de perdre la possibilité de travailler sur son projet global, c’est-à-dire favoriser l’interactivité des associations, le dialogue et le vivre ensemble .»
Guillaume Chassaing
Corinne Cahen : «Je suis étonnée par leur sortie»
Les propos des représentants de la Maison des associations a fait réagir du côté du ministère de la Famille, de l’Intégration et de la Grande Région. « Je suis étonnée par leur sortie », confie la ministre Corinne Cahen. « Ce n’est pas du tout constructif. »
La ministre de la Famille, de l’Intégration et de la Grande Région poursuit en indiquant qu’« en 2014, ce sont eux qui nous ont fait part de leur volonté de quitter le local de Mühlenbach. Nous avons ensuite eu des réunions et nous avons défini ensemble une mission, à savoir la prise en charge des migrants vieillissants.
Un local à Itzig leur a été proposé et il correspond parfaitement à leur mission, puisqu’il se trouve dans le bâtiment RBS – Center fir Altersfroen. Aujourd’hui, la convention de collaboration est en cours de finalisation entre le service des personnes âgées du ministère et la Maison des associations. Ils ont un rôle important à jouer auprès des migrants vieillissants, notamment grâce à leurs cafés des âges ».
Mais la Maison des associations ne veut pas se cantonner à cette mission liée aux migrants âgés et veut étendre son champ d’action. «On ne distribue pas de l’argent à tort et à travers, on finance des projets précis , répond Corinne Cahen. Et ils ne nous ont pas proposé de projets précis.»
«On cherche le contact»
Les représentants de la Maison des associations déplorent également « les non-réponses » à leurs lettres de la part du ministère et de l’Office luxembourgeois de l’accueil et de l’intégration (OLAI). «On répond à tous les courriers», affirme la ministre de la Famille, de l’Intégration et de la Grande Région.
Et après vérification, une porte-parole du ministère confirme qu’une réponse a été donnée à chaque courrier des représentants de la Maison des associations et complète en indiquant qu’« une collaboratrice de l’OLAI les a appelés cette semaine et a laissé un message sur leur répondeur, car leur secrétaire est malade. On n’a pas encore de réponse, mais on cherche le contact. »