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Luxembourg : la bouteille est dans le sac


L'initiative est portée par l'ASBL Sécurité routière, Rosport et Horesca. (Hervé Montaigu)

Un «wine bag» est un petit sac permettant au client d’un restaurant d’emporter la bouteille de vin qu’il a entamée. Ce qui est plus sûr pour la route.

Il n’est pas habituel de demander à emporter sa bouteille de vin entamée en sortant d’un restaurant ou d’un bar. Et pourtant, le réflexe permettrait aux consommateurs de terminer leur bouteille en toute sécurité une fois arrivés chez eux, plutôt que de boire un, voire deux verres de trop avant de reprendre le volant. Oui, mais voilà, sortir du restaurant une bouteille sous le bras, même si elle est très bonne et très onéreuse, ce n’est pas très chic. La Sécurité routière, en collaboration avec l’Horesca et Sources Rosport, a donc imaginé un «wine bag» («sac à vin», en français), dans le but de démocratiser ce réflexe.

Responsabiliser le client et le restaurateur

Pour Paul Hammelmann, le président de la Sécurité routière, «cette démarche a pour vocation de responsabiliser à la fois le consommateur et le restaurateur. Ils sont partenaires, parfois même copains, et doivent donc veiller ensemble à ce qu’un moment de joie ne vire pas au drame.»

Car au Luxembourg comme partout dans le monde, l’alcool au volant reste l’une des principales causes d’accident sur la route. En 2017, il a causé 20 % des accidents avec blessés graves et 17 % des accidents mortels au Grand-Duché. Cette même année, la police grand-ducale a procédé à 1517 retraits immédiats du permis de conduire pour une alcoolémie au-dessus de 1,2g par litre de sang.

Ces chiffres alarmants «peuvent être réduits grâce au «wine bag», notamment, explique François Koepp, le directeur de l’Horesca, à condition que les restaurateurs qui le souhaitent jouent le jeu et participent à l’initiative.» Et pour le faire, c’est très simple. Tout responsable d’un lieu où est servi de l’alcool peut demander à recevoir des «wine bags» en échange d’une participation aux frais de 1 euro par pièce commandée.

«Pour autant, la démarche avait déjà été entreprise en 2001», explique Alain Rix, le président de l’Horesca. Mais l’engouement n’a pas duré. «Ce n’est pas vraiment dans la nature des Luxembourgeois que de demander à reprendre les repas et encore moins les boissons», déplore François Koepp. «Mais ce serait bien que cela change», dit-il. Peut-être que cette année l’initiative aura plus de succès qu’en 2001…

Sarah Melis