Quelqu’un de bien, c’est ce que Paul Helminger était pour les personnes qui ont signé le livre d’or ouvert jeudi et ce vendredi à son intention à l’hôtel de ville de la capitale.
Anciens collaborateurs, amis, citoyens de la capitale, figures luxembourgeoises et anonymes, ont pris la peine de faire le déplacement jusqu’à l’hôtel de ville de Luxembourg pour témoigner par écrit leur sympathie envers l’ancien bourgmestre décédé samedi dernier à l’âge de 80 ans. Un livre d’or est ouvert à cet effet dans le hall de l’hôtel de ville depuis 14h jeudi après-midi et jusqu’à ce vendredi soir à 18h.
De tous les qualificatifs entendus ou lus ces derniers jours dans le livre d’or et dans les nombreux hommages rendus sur les réseaux sociaux, ce que les citoyens retiendront de Paul Helminger, c’est sa gentillesse et sa bonhommie. Son élégance aussi, son naturel et la sérénité qu’il dégageait.
«Il avait un côté rassurant et il était chaleureux. Je ne pense pas qu’il devait se forcer pour aller vers les gens et leur sourire», estime une dame. «C’était quelqu’un d’agréable et de fiable», lance un habitant de la ville. «Un bon bourgmestre qu’on aurait aimé voir à la tête de la capitale plus longtemps.» Félicie se souvient d’un homme pétillant qui savait mettre les autres en valeur. «Il n’était pas méprisant. Il faisait partie de cette génération de gens de bonne famille qui respectaient les autres sans distinction de classe.»
Dans le hall de l’hôtel de ville, un grand livre sur lequel est posé un stylo noir est ouvert à côté d’un portrait de l’ancien bourgmestre et d’un discret arrangement de fleurs blanches. «Paul Helminger a amené le territoire de ma ville natale vers la modernisation», y a écrit Carmen. «Ce fut un honneur et un plaisir de travailler pour vous», peut-on lire en écriture ronde. «Mes sincères condoléances», parvient tout juste à écrire une discrète petite dame âgée vêtue de noir avant de fondre en larmes et de s’éclipser discrètement en sortant un mouchoir en tissu de sa poche. Plus tôt dans l’après-midi, Robert Dennewald, président d’honneur de la Fedil, a salué la mémoire d’un homme d’État qui lui «manquera cruellement».
«Une vive émotion»
Un autre ancien collaborateur et habitant de la capitale souligne «le caractère exemplaire» de l’ancien bourgmestre. «Je l’ai rencontré lors de groupes de travail et de cercles économiques. En tant qu’ancien secrétaire d’État, il participait activement aux échanges, n’hésitait pas à partager ses idées et à faire avancer le travail dans l’intérêt de l’économie luxembourgeoise», témoigne-t-il. «Il a été un précurseur dans le domaine des technologies de l’information. Il a fait en sorte que le Luxembourg et sa capitale puissent devenir des acteurs mondiaux modernes.» Tout cela avec une grande modestie. «On a encore besoin de ce genre d’hommes aujourd’hui», estime ce monsieur qui dit avoir «ressenti une vive émotion» à l’annonce du décès de Paul Helminger. «Je suis heureux d’avoir pu le connaître et expérimenter son humanité.»
Un troisième collaborateur acquiesce. L’homme s’exprime en anglais et ne lésine pas sur les compliments. «Je connais Paul depuis les années 1980. Il a été mon directeur chez Computerland International. C’était un chouette type, très intelligent, avec beaucoup d’humour et surtout très gentil», se souvient-il, ému. «Je me devais de venir lui rendre hommage même si je regrette de ne pas l’avoir revu depuis un certain temps déjà. J’ai de bons souvenirs avec lui. Il va me manquer.»
Des condoléances sont adressées à la famille d’«un homme merveilleux». Les signataires du livre d’or ne sont pas avares de compliments et gardent un souvenir ému du défunt. Chacun à sa manière et en fonction du vécu commun et du degré d’intimité partagé. Dans le livre d’or et sur les réseaux sociaux, les souvenirs sont nombreux. Rares, voire inexistantes, sont les mentions négatives ou rageuses. L’homme public affable et souriant avait su séduire les personnes qu’il rencontrait par sa bienveillance et ses compétences professionnelles.
Sophie Kieffer
En pandémie on met 1 livre online !!!