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Luxembourg : des travaux pour sécuriser les falaises de Pulvermühl


Le filet métallique garantit l'intégrité de la falaise. Maintenant, il va falloir couper les arbres dangereux. (photo Tania Feller)

Les falaises de Pulvermühl, qui longent l’Alzette à Luxembourg, forment un cadre idyllique pour les badauds en goguette. Mais à l’approche de l’hiver, l’urgence est d’en sécuriser les parties les plus instables.

À Pulvermühl, en mars 2014, on n’était pas passé loin de la catastrophe. Des rochers s’étaient détachés de la falaise en pleine nuit et s’étaient écrasés contre une résidence. Fort heureusement, seuls des dégâts matériels ont été déplorés (notamment un balcon arraché), mais la Ville a eu chaud. Propriétaire de la falaise en question, sa stabilité était sous sa responsabilité.

Pour éviter qu’un épisode comme celui d’il y a deux ans se renouvelle, la capitale a décidé de prendre le problème au sérieux. « Nous avons augmenté substantiellement le budget alloué à la sécurisation des falaises. Nous mettons chaque année autour de 500  000  euros et cette somme augmente tous les ans », souligne l’échevine Viviane Loschetter (déi gréng).

La démonstration a été effectuée mercredi sur le terrain, pas très loin de la résidence qui avait justement souffert. C’est au pied des ateliers d’artistes de Schlaïfmillen que le rendez-vous était donné. Là, au sommet, un nouveau filet d’acier venait d’être installé pour maintenir la falaise en place. « Le risque de voir un pan se décrocher était grand, il y avait urgence », affirme Gérard Zimmer, chef du service du patrimoine naturel de la Ville.

Mais si le danger de voir des rochers s’abattre sur cette piste cyclable très fréquentée est désormais révolu, ce sont les arbres qui posent désormais problème. « Ils sont en bonne santé, mais nous allons être dans l’obligation d’en couper quelques-uns, explique Viviane Loschetter. Les racines de ceux qui sont au bord poussent à l’intérieur des failles et fragilisent la falaise. Ils risquent donc eux-mêmes de tomber. »

Un chantier comme celui-ci est évidemment très compliqué. Il faut faire appel à des firmes spécialisées. « Nous avons besoin de deux types de spécialistes  : ceux qui posent les filets métalliques et les élagueurs qui savent couper les arbres dans des conditions aussi difficiles que celles-ci », précise Gérard Zimmer.

Les travaux devraient durer huit semaines, « si tout va bien, un peu plus si des difficultés apparaissent, ce qui est bien possible compte tenu des circonstances », prévient Viviane Loschetter. L’échevine assure toutefois que la route ne sera jamais barrée. Mais lorsque la grue viendra pour retirer le bois coupé, toutes les deux semaines environ, la circulation sera réduite à une voie.

De nouveaux travaux dès l’année prochaine

D’autres interventions de ce type sont d’ores et déjà prévues pour l’année prochaine. La géographie de la capitale avec ses kilomètres de vallées encaissées l’impose. Elles auront notamment lieu dans la rue du Fort-Dumoulin –  toujours à Pulvermühl  –  mais aussi sur les falaises qui séparent le Kirchberg de Weimerskirch. « Nous interviendrons uniquement lorsque la sécurité sera menacée, assure Viviane Loschetter. Les falaises représentent des biotopes très riches que nous voulons perturber le moins possible. Mais lorsque c’est nécessaire, nous y allons. »

Il n’est pas inutile de rappeler que chaque propriétaire est responsable de l’entretien de ses falaises. Si la Ville a pris les devants, notamment en mettant en place un logiciel qui reprend l’état des falaises, les particuliers et l’État doivent aussi remplir leur part. « Puisqu’il s’agit d’une question d’intérêt public, nous coopérons volontiers », assure Gérard Zimmer.

Erwan Nonet