Des distributeurs de protections périodiques et de préservatifs ont été installés dans la capitale. Une action qui participe à lever le tabou des règles.
Des distributeurs qui banalisent les tabous et permettent à celles qui en ont besoin d’accéder à des protections hygiéniques gratuites, se répandent un peu partout dans le pays.
Ce jeudi 6 janvier, c’est à Luxembourg, qu’un projet pilote de ce genre était lancé en présence de Lydie Polfer, la bourgmestre de la Ville, de Maurice Bauer, l’échevin responsable en matière d’égalité des chances entre hommes et femmes et de plusieurs conseillers municipaux.
«La mise à disposition en libre-service de ces produits de première nécessité constitue un pas de plus vers la prise en compte des besoins différenciés des femmes et permet de faciliter le quotidien des personnes concernées», explique Maurice Bauer, initiateur du projet.
Ces boîtes aux couleurs vives sur lesquelles sont représentées pêle-mêle des sous-vêtements masculins et féminins, des produits contraceptifs et évidemment des serviettes et des tampons ont été placées à l’entrée des WC aussi bien côté hommes que côté femmes dans différents endroits de la capitale.
Elles mettent à la disposition gratuitement des articles d’hygiène tels que des tampons, des serviettes hygiéniques et des préservatifs. Elles seront, à terme, sept à être disséminées dans les lieux fréquentés de la Ville. «Nous avons décidé de les installer là où il y avait du passage, des jeunes, de la circulation… Là où le besoin existe», détaille Maurice Bauer.
Pour le moment, vous pourrez en trouver dans les sanitaires de la place la Constitution, de la place du Théâtre, du Cercle Cité, du champ du Glacis et du parc municipal à proximité de l’aire de jeux «Pirateschëff». Dès leur réouverture, les WC publics de la place Guillaume-II et du Bock se verront également fournis en distributeurs.
Dans les écoles et les centres sportifs
Tous s’inscrivent dans la phase test d’un projet qui a pour ambition d’évoluer, notamment auprès des plus jeunes. «D’ici à six mois, nous pourrons certainement étendre cette idée à d’autres lieux, comme les installations sportives ou les centres culturels», annonce l’échevin responsable en matière d’égalité des chances entre hommes et femmes.
«Un projet pilote dans une école fondamentale et dans un foyer scolaire est aussi prévu. Chez les jeunes filles, les premières règles arrivent de plus en plus tôt et il est important qu’elles soient informées sur ces thèmes et qu’elles aient des protections gratuites à disposition», poursuit-il.
L’initiative de la Ville de Luxembourg se fond dans un mouvement qui va à l’encontre du tabou qui règne autour des menstruations. Un tabou qui reste encore très présent dans nos sociétés. «On devient plus ouvert sur la question mais l’on doit encore progresser», appuie Claudie Reyland, conseillère municipale de la Ville.
«En donnant accès à ces protections aux personnes les moins aisées et en banalisant les règles, nous enlevons un peu le tabou.» En 2019, le Grand-Duché modifiait la fiscalité sur les articles d’hygiène pour les menstruations en abaissant à 3 % le taux de TVA sur ces articles.
En 2022, ce combat est porté par de plus en plus de femmes dans tout le Luxembourg. Des femmes qui osent créer des projets citoyens ou mettre le sujet au cœur du débat public.
Les règles, un signe de vie
Nous pouvons citer Ornella Romito qui défendait, en octobre 2021, devant la Chambre sa pétition visant à allouer un congé aux salariées en cas de règles douloureuses. «C’est elle qui a mis en lumière ce débat et qui a attiré l’attention des politiques», commente Ainhoa Achutegui, présidente du conseil d’administration du Planning familial.
Aussi des boîtes telles que celles installées dans la capitale sont déjà présentes dans plusieurs communes du Grand-Duché. À Walferdange notamment, où grâce au succès d’une phase test, le collège échevinal a décidé de faire de la ville la première commune du pays à mettre gratuitement à disposition des articles d’hygiène dans l’ensemble des toilettes gérées par la commune.
On soulignera aussi, la dernière initiative notable de 2021. Celle-ci vient de trois lycéennes, les «Struggirls», qui ont fondé une minientreprise d’installation de distributeurs de protections périodiques. Si les trois ados ont dû mettre fin au projet par manque de temps, elles ont tout de même réussi à placer un distributeur de tampons et serviettes hygiéniques au dispensaire de la Croix-Rouge luxembourgeoise pour sex workers et toxicomanes.
«C’est une initiative absolument superbe», réagit Ainhoa Achutegui. «Au Planning familial, nous trouvons très positif de voir les politiques concernés par ce débat. Cela permet de banaliser les règles et de montrer que c’est n’est pas sale, que c’est naturel, que c’est un signe de vie.»
Pour poursuivre dans cette dynamique, les membres du Planning familial sont déjà en contact avec la Ville de Luxembourg pour intervenir dans les écoles et expliquer aux enfants que «les premières règles font partie de la puberté au même titre que la moustache qui pousse chez les garçons».
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Lydie encore sans masque.. mais folle de pouvoir
Au wc hommes ! Ils font quoi avec les tampons.. ???
Alors je dois être morte, pas de règles !