La migration provisoire du grand marché de la Ville a connu sa grande première, mercredi, au centre Hamilius. Et d’après les échos des commerçants, cette solution est enthousiasmante.
Un mal pour un bien? Les travaux préliminaires visant à réaménager la place Guillaume-II ont débuté lundi et se termineront au printemps 2024. Mais le traditionnel marché bihebdomadaire de la capitale fera son retour au Knuedler environ un an auparavant (au printemps 2023).
En attendant, les commerçants du Stater Maart ont pris leurs quartiers au centre Hamilius, et ce n’est pas pour déplaire à la grande majorité des interrogés, car «il y a plus de passage et des nouveaux clients qui n’étaient jamais venus auparavant». Le point en leur compagnie.
Du côté du stand de boucherie-charcuterie Beim Burg (originaire d’Eschweiler, près de Wiltz), le patron, Jeff Burg, explique que «ce n’est que le début au Hamilius et (son) commerce fonctionne». En effet, la Maison Burg avait tout prévu en informant à l’avance ses clients.
«Et ça marche! En plus, il y a plus de passage et de trafic donc, honnêtement, ça va bien. Si l’emplacement est meilleur qu’au Knuedler? C’est le premier jour, on ne peut pas encore se prononcer, mais, pour l’instant, je confirme qu’il y a du passage et des clients et que les ventes sont bonnes», indiquait, mercredi vers 11h30, Jeff Burg.
«Une nouvelle clientèle»
Un peu plus loin, les premières conclusions du fromager Romain sont, elles, dithyrambiques : «Beaucoup de clients sont venus et se sont montrés très satisfaits. Ils viennent avec le tram ou en train et disent que c’est magnifique et que ce déménagement du marché est également une bonne chose pour les personnes âgées du point de vue de la mobilité et des distances à parcourir.»
Il ajoute : «Il se peut donc qu’on ait de nouveaux clients, notamment grâce aux bus qui viennent de France et de Belgique et qui s’arrêtent ici, car l’emplacement est plus visible.»
«J’ai par exemple eu ce matin un client qui n’est jamais allé au marché du Knuedler, alors je ne peux que me réjouir que cette nouvelle clientèle s’arrête désormais ici. Cette nouvelle situation géographique est parfaite! Cela dit, je ne peux pas dire que c’est mieux qu’au Knuedler et, de toute façon, nous allons y revenir après les travaux», précise encore le fromager.
Il confie avoir vendu beaucoup de crémeux de Bourgogne. «Il plaît beaucoup, car c’est un fromage très doux. L’emmental suisse arrive en seconde position», informe-t-il encore.
«Grâce au tram, les gens tombent sur mon stand»
La boulangère Diane, du stand de boulangerie-pâtisserie «Scott» Millewee de Luxembourg-Gasperich, est elle aussi très positive : «Je pense que tout va bien se passer et j’ai eu des clients que je n’avais jamais vus au Knuedler. D’ailleurs, j’ai déjà vendu davantage de produits qu’au Knuedler en cette matinée», se réjouit la boulangère qui vend du pain pour bioScott.
En effet, ajoute-t-elle, «du fait de cette nouvelle situation géographique, les gens tombent immédiatement sur mon stand lorsqu’ils sortent du tram (son stand est idéalement placé face au boulevard Royal). C’est très positif», estime la boulangère, qui indique encore que ses viennoiseries sont ses produits les plus prisés.
Claude Damiani
«Quelques difficultés»
Si, de manière largement majoritaire, les commerçants se disent enchantés par cette migration du marché de la Ville, notamment grâce à l’effet tram, on n’entend pas le même son de cloche auprès de l’ensemble des commerçants. À l’image du stand de délicatesses et spécialités grecques Dionyssis Deli.
«Il faut certainement un temps d’adaptation», comme l’explique son patron, Dionyssis Bakomitros. «C’est le premier jour et j’attends de voir la suite. Cela dit, on connaît quelques difficultés, mais il faut discuter afin de trouver des solutions. Certes, le marché est davantage central, mais pour un premier jour, ça revient presque au même pour moi, au niveau du passage et des ventes», confie le commerçant grec.