Il s’agit d’un appel de détresse. «Tous les jours, nous réceptionnons des coups de téléphone de personnes qui expriment leur tristesse ou leur colère en voyant qu’un proche est en train de mourir tout seul», écrit l’association Omega 90 dans une lettre ouverte adressée à la ministre de la Santé, Paulette Lenert.
Saluant la «gestion exemplaire» de la crise par le gouvernement, l’organisation de référence pour les questions concernant les soins palliatifs et l’accompagnement de la fin de vie souligne qu’«il est maintenant temps de penser aux personnes confrontées à la mort, que ce soit dû au Covid-19 ou pas». «Disposant aujourd’hui de suffisamment de matériel de protection, on ne peut plus laisser seules les personnes en fin de vie», ajoute l’ASBL.
Une recommandation concernant l’accompagnement de personnes en fin de vie et l’adieu des proches à une personne décédée a été adressée à la ministre Lenert.
En cas de décès d’une personne qui n’était pas atteinte par le virus, Omega 90 réclame que «les adieux des proches (…) puissent se faire comme d’habitude, tout en évitant que les familles ne soient source d’une entrée potentielle de l’infection dans l’établissement concerné». Un maximum de deux personnes asymptomatiques à la fois doit pouvoir accéder à la chambre du défunt, en pièce dédiée ou à la morgue. Une pratique semblable doit être mise en place pour les victimes du Covid-19.
Par rapport aux personnes en fin de vie, Omega 90 est d’avis «qu’il faut absolument autoriser l’accompagnement par les proches, sous certaines conditions, indépendamment du lieu de séjour».
«Autoriser un accompagnement en fin de vie et donner la possibilité de faire ses adieux des deux côtés – personne mourante et proches – ceci évitera une grande souffrance chez tous les concernés», conclut Omega 90.
La ministre de la Famille, Corinne Cahen, compte présenter ce mercredi une adaptation des mesures de confinements «afin de rétablir les contacts humains».
Le Quotidien