La capitale et le nombre de ses habitants ne cessent de croître. Cohésion sociale, bien-être et vivre ensemble n’ont jamais été aussi importants. Un projet participatif vise à les renforcer.
Qui dit premier City Breakfast de la nouvelle année dit tour d’horizon de la population de la capitale! Après avoir transmis ses vœux aux membres des médias présents à la mairie mercredi matin pour ce rendez-vous hebdomadaire traditionnel et fait part de ses souhaits pour l’année qui vient de débuter – «Que 2021 soit plus belle que 2020!» –, Lydie Polfer a annoncé que la pandémie n’avait pas été un frein à la croissance de la population. La bourgmestre veille désormais sur 124 832 administrés (124 528 au 31 décembre 2020), soit 2 559 de plus qu’au 31 décembre 2019 (122 273 habitants). Le 125 000e habitant, qui ne saurait tarder à s’inscrire dans la commune, sera accueilli de manière spéciale, a promis Lydie Polfer. 16 547 personnes sont arrivées sur le territoire de la Ville en 2020, dont les trois quarts de l’étranger, et 11 984 l’ont quitté, dont plus des deux tiers pour une autre commune du Grand-Duché.
La composition de cette population reste inchangée. Il y a toujours plus de deux fois plus de résidents de nationalité étrangère (70,44 %) que de Luxembourgeois. Un nombre qui croît doucement depuis 1996, année où la population d’origine étrangère a rattrapé celle des citoyens luxembourgeois. La courbe s’est doucement inversée pour atteindre les chiffres actuels. 165 nationalités se côtoient sur le territoire de la capitale. Les ressortissants les plus représentés étant les ressortissants européens (112 557), asiatiques (5 942), africains (3 000) et américains (2 845). Les Français, les Portugais, les Italiens et les Belges sont, derrière les Luxembourgeois, les communautés les plus représentées.
Les hommes sont légèrement plus nombreux que les femmes avec 51,58 %. Les 25-45 ans sont la catégorie d’âge la plus représentée dans cette capitale active. Les quartiers les plus peuplés sont Bonnevoie (12 825 habitants), Belair (11 907), Gare (11 100) et Limpertsberg (11 067).
2020 a été une année fertile, a estimé la bourgmestre, puisque 6 033 enfants ont vu le jour dans la commune de Luxembourg-ville. Près de 500 de plus que l’année précédente. Quant au nombre de décès, «il n’y en a pas eu beaucoup moins, mais il y en a eu moins qu’en 2019», soit 1 623 au lieu de 1 635. «Chacun en tirera les conclusions qu’il souhaite», a commenté la bourgmestre qui ajoute que 1 596 personnes sont décédées en 2018 dans sa commune. Enfin, la Ville de Luxembourg a célébré 399 mariages, contre 498 en 2019, et 475 pactes civils de solidarité (PACS), contre 503 en 2019.
Prolongement de la «Stuff»
Avec une population qui grandit à une telle vitesse, l’administration communale se doit de préserver la cohésion sociale et le bien-être au sein de ses quartiers et entre leurs habitants. Des projets sont prévus, bien qu’à l’arrêt en raison de la pandémie, pour les garantir. Ces projets n’auraient jamais autant été d’actualité, estime l’échevin Serge Wilmes. Les résidents auraient profité du confinement pour (re)découvrir leur environnement proche et la situation vécue alors par tous démontrerait l’importance d’avoir des quartiers vivants avec des petits commerces et des endroits de rencontre pour tous, pour créer du lien et l’entretenir.
La Ville de Luxembourg a depuis quelques années lancé des programmes de participation citoyenne pour la refonte de ces lieux, principalement des places et les centres névralgiques des quartiers. Sept processus sont en cours depuis 2018, notamment dans la rue Gellé, place de Paris ou à la Pulvermühle. Les services de la Ville de Luxembourg n’attendent qu’une amélioration des conditions sanitaires pour reprendre les réunions. La Sauerwiss et la rue Aristide-Briand à Gasperich ainsi que la place de France à Merl sont les prochains projets qui devraient être lancés.
Un nouveau projet participatif a été élaboré par la Ville. «Onse Quartier’s Eck» (Notre coin de quartier) propose aux habitants des quartiers d’imaginer eux-mêmes – entre eux – comment réaménager un petit espace «un coin de rue, une parcelle d’herbe, une place de stationnement» avec des fleurs ou des bancs ou une autre installation. Toutes les idées sont les bienvenues, insiste Serge Wilmes qui indique que les idées d’aménagement des quartiers ne doivent pas toujours uniquement émaner de l’administration communale elle-même.
Les habitants sont donc invités à communiquer leurs idées au Service des espaces publics de la Ville de Luxembourg qui se chargera d’étudier la faisabilité des projets. «Nous pensons, avec le service Forêts, à réaliser des bancs, des bacs de fleurs ou d’autres éléments en bois et à les mettre à disposition des habitants pour composer leur petit coin», précise Serge Wilmes, «Le but est d’encourager les citoyens à s’intéresser à leur quartier et à vouloir le développer. Ce sera bon pour le commerce.» La commune aimerait pouvoir lancer ce projet dès cette année. «Après la crise et l’isolement qu’elle a entraîné, il sera des plus importants de pouvoir se retrouver, de ne pas rester enfermés dans des appartements. Les quartiers doivent devenir des prolongements de la “Stuff“!»
Sophie Kieffer