La première édition de la Luxembourg Art Fair confirme l’engouement du pays pour l’art contemporain.
Les collectionneurs d’art sont présents au Grand-Duché, et ils ont l’habitude de se déplacer pour voir ce que les galeries ont à proposer, notamment lors des salons dans les grandes capitales européennes ou dans la Grande Région. C’est donc, pour une fois, les galeries qui sont venues à eux et aux autres férus d’art contemporain qui n’osent peut-être pas franchir les portes d’une galerie. À Luxexpo, ce week-end, les œuvres étaient visibles de près et les prix étaient affichés. Pas de gêne par rapport à cet aspect, les galeries ne sont pas là pour uniquement exhiber leur catalogue, elles sont là pour vendre.
Et de ce point de vue, les affaires marchent plutôt bien : «Une grande partie des galeristes a déjà bien vendu, explique Serge Beninca, l’organisateur de la Luxembourg Art Fair. Notre but est de faire tomber les tabous, d’avoir un salon populaire avec un art accessible à tous. C’est pourquoi nous mélangeons des œuvres d’artistes reconnus et d’autres beaucoup plus abordables. Le but est de faire plaisir aux gens, mais il faut vendre quand même, sinon les galeristes ne reviennent pas.»
Nous sommes donc dans un salon d’art contemporain, où les œuvres demeurent accessibles au porte-monnaie, si l’envie nous prend de les accrocher dans notre salon. Bon, on ne va pas se mentir, il faudra quand même débourser quelques centaines d’euros grand minimum pour la moindre œuvre, mais à de rares exceptions près, on n’atteint pas des sommets non plus. Tout est question de dosage, et de compréhension de votre banquier.
Bref, pour 1 500 à 3 000 euros – certes pas une dépense à faire à la légère – on pouvait trouver de quoi se faire plaisir, ce week-end, parmi les 3 000 œuvres proposées à la vente.
Les visiteurs pas là juste pour flâner
Quelque 3 600 visiteurs étaient déjà venus samedi, et dimanche les organisateurs tablaient sur 6 000 à 7 000 visiteurs, le dimanche étant en général la meilleure journée d’un salon. À dix euros l’entrée adulte, les visiteurs sont donc nombreux et ils ne sont pas là juste pour flâner : «Les premiers retours des galeristes sont très positifs : ici les gens ne viennent pas juste pour se promener et passer leur dimanche, poursuit l’organisateur. Ils sont intéressés, cela se voit, car ils viennent voir les œuvres de près, ils viennent pour acheter. Comme la plupart des œuvres sont relativement accessibles, cela n’est pas frustrant pour les visiteurs. Nous voulons provoquer le coup de cœur.»
La plupart des œuvres sont des peintures ou des photographies, à des tailles plus ou moins raisonnables. Les thèmes et les styles sont très variés, allant du classique au plus innovant, mais toujours dans un style visuel accessible à tous. Il s’agit certes d’art contemporain, mais celui-là ne fait pas peur. «Nous ne sommes pas la FIAC, ici pas de masturbation intellectuelle avec des œuvres énigmatiques pour le plus grand nombre.» Luxembourg Art Fair se veut encore une fois accessible.
Même si les organisateurs sont français et que la manifestation parcourt les grandes villes de France (Paris, Toulouse, Nice, Metz, Lyon, Nantes ou encore Mulhouse), la foire s’arrête aussi bien à Bruxelles qu’à Lausanne. La deuxième édition est déjà actée au Grand-Duché, avec une touche, ici et là, plus luxembourgeoise en termes d’organisation.
Il sera intéressant d’ailleurs de voir si les galeries luxembourgeoises seront plus présentes l’année prochaine, car cette première édition a fait la part belle aux galeries de la Grande Région, mais également aux galeries européennes, comme espagnoles ou néerlandaises, voire chinoises. C’est un véritable tour du monde de l’art contemporain qu’a proposé la Luxembourg Art Fair ce week-end.
Accompagnés par les galeristes, des artistes internationaux étaient également présents sur les stands. Une bonne occasion pour les amateurs de pouvoir échanger avec l’artiste et de mieux comprendre sa démarche, bref d’appréhender son œuvre. Clet Abraham a ainsi fait sensation cette année. L’artiste français s’approprie des panneaux de signalisation et les recouvre d’un film plastique pour leur donner une tout autre signification. Il s’est imposé, grâce à son humour et sa provocation, comme un des artistes urbains les plus influents de sa génération. Les fans ont ainsi pu rencontrer l’artiste, une bonne façon pour sa galerie de faciliter les ventes.
Audrey Somnard
De retour en 2017
Les dates de la prochaine édition de la Luxembourg Art Fair sont non seulement connues, mais déjà affichées en grand avec celles des autres villes qui accueillent les Art Fair.
En ce qui concerne le Grand-Duché, on avance d’une semaine et on repart en 2017 pour un week-end dédié à l’art contemporain les 2 et 3 décembre. À noter dans son agenda !