Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le Fonds du logement est en train de construire un ensemble de logements «accessibles», en Ville. Par quel procédé? Nous étudions tout cela.
Ce ne sont jamais que sept maisons, mais vu la pression foncière à Luxembourg, elles offrent de nouveaux espaces précieux. «Du logement en Ville à prix abordable», explique la bourgmestre Lydie Polfer dans son discours.
En l’occurrence, 140 m2 de surface habitable par habitation, rue de Cents, non loin de l’aéroport. Dites un prix? 500 000 euros «seulement»!
Pour des maisons qui devraient en valoir au moins le double, si l’on collait à la réalité du marché.
Des astuces pour faire baisser les prix
Par quel miracle? «Nous travaillons en partenariat avec le ministère du Logement pour faire baisser les prix par deux moyens, explique Diane Dupont, la présidente du Fonds du logement.
Tout d’abord, la maison appartient à l’acquéreur, mais le bail du terrain est emphytéotique. Cela veut dire que pendant 99 ans (une vie…), le propriétaire doit d’abord faire une proposition au Fonds du logement s’il veut revendre sa maison.»
Et le Fonds du logement, par des mécanismes évitant toute spéculation foncière, rachètera systématiquement les habitations. Deuxième astuce? «Le ministère du Logement cofinance les coûts d’études du projet, ici 2 520 000 euros pour les sept maisons.
Cette prise en charge permet de proposer encore des tarifs plus attractifs.»
Qui peut en bénéficier? «Ce ne sont pas les ménages en attente pour du logement social», nous glisse une autre intervenante. Ce sont des ménages classe moyenne, précisément en étau entre les plus riches et les plus pauvres.
«Le Fonds du logement fait aussi du logement social, nous indique Diane Dupont. Mais ça n’a rien à voir, il s’agit là de parc locatif, pas d’achat.»
Des beaux projets au final
Ces ristournes sur la note finale n’empêchent pas de très beaux projets. En l’occurrence ici, des maisons passives (quasiment autonomes d’un point de vue énergétique), au classement AAA, avec des pompes à chaleur installées en sous-sol, et des panneaux solaires pour l’eau chaude sanitaire.
La classe! La surface au sol est d’une soixantaine de mètres carrés, sur deux niveaux complets et un niveau grenier, plus un garage.
Le voisinage de la rue Cents est plutôt huppé. Une bonne nouvelle aussi, car le but du jeu, avec des logements intermédiaires, est de faciliter la mixité sociale.
Les travaux devraient s’achever en juillet 2019.
Hubert Gamelon
