Quand régler les problèmes de logement devient une urgence, déi Lénk réagit et en attend autant du gouvernement, qu’il juge trop passif et dont les rares mesures seraient inefficaces.
La maison tombe en ruine. Elle est inoccupée depuis six ans. Un sapin pousse dans la gouttière et une fenêtre du premier étage a été défoncée. Le terrain sur lequel elle se trouve fait partie du PAP Rue Verte à Cessange, qui est censé accueillir un projet immobilier de 193 logements. Or leur construction se fait attendre depuis 2017 et le prix des terrains augmente. Ce PAP situé à Gasperich n’est qu’un exemple parmi d’autres, selon déi Lénk, qui a lancé une campagne consacrée au logement. Une nouvelle tentative pour alerter de la situation au Luxembourg.
Face à l’urgence du problème, les PAP en défaut d’exécution scandalisent les membres du parti. Les administrations communales auraient pourtant les moyens de forcer leur réalisation en précipitant notamment les démarches de remembrement, s’étonne déi Lénk, qui en a assez d’être patiente. «Il faut des mesures contraignantes, martèle Gary Diderich, porte-parole du parti. De plus en plus de personnes se font du souci pour leur avenir, ne veulent plus croire en une amélioration. Nous constatons un pessimisme grandissant.» Le nouveau Pacte logement voté il y a quelques jours n’irait pas assez loin pour contrer ce sentiment. Il ne serait, selon l’image employée par la députée Nathalie Oberweis, qu’un seau pour écoper une eau qui ne cesse de monter.
Les premiers noyés seraient les membres les plus faibles de la société (les réfugiés qui ont un emploi, les femmes battues qui ont quitté leur domicile ou hésitent à le faire, les bénéficiaires du Revis qui ne peuvent aller vivre à l’étranger sous peine de tout perdre, les travailleurs précaires, les jeunes, les familles monoparentales…). Les travailleurs pauvres seraient impactés, mais aussi et de plus en plus la classe moyenne. D’où l’importance de créer des logements sociaux et des logements à des prix ou des loyers abordables. En Grande-Bretagne, ce serait le cas pour 20% des logements, au Grand-Duché pour à peine 2%. «Les personnes qui peuvent s’offrir un logement s’endettent sur 30 ans et redoutent de perdre leur emploi, de tomber malades et de risquer de tout perdre», poursuit déi Lénk. Quant aux investisseurs, ils investissent.
Mot d’ordre : #brauchengWunneng
Le moment est à la mobilisation pour faire bouger les choses. Le logement n’est pas une marchandise, mais un droit. Le parti politique veut mobiliser les citoyens tout en les informant sur leurs droits. «En somme, nous faisons la campagne d’information que le gouvernement aurait dû faire», indique Gary Diderich. Déi Lénk a édité une brochure de conseils aux locataires, «les plus faibles du marché», qui seraient souvent abusés par leurs propriétaires qui profiteraient de la rareté des biens à louer. La brochure sera éditée en cinq langues et également disponible en ligne où elle sera régulièrement mise à jour en fonction des différents problèmes auxquels le public confrontera le parti en matière de logement.
«Les locataires sont les plus vulnérables, même si l’ensemble de la population est concernée», indique Gary Diderich, «Les plus vulnérables sont ceux qui ont le droit à moins d’aides de la part de l’État pour se loger.» Pour leur venir en aide, déi Lénk propose de plafonner les loyers. Entre autres mesures proposées par le parti, on trouve le fait de taxer plus fortement les propriétaires de logements vides et de terrains inoccupés pour éviter la spéculation ou d’obliger les communes à créer au moins 10% de logements sociaux ou à coût modéré sur leur territoire. Les communes freineraient des quatre fers pour construire ce type de logements, selon le parti, qui en accuse certaines de ne pas vouloir des habitants de ce type de logements sur leur territoire. D’autres prétendraient ne pas avoir les compétences pour créer et gérer ces logements.
En attendant que ces mesures deviennent réalité, déi Lénk continuera à mobiliser les citoyens au sujet du droit au logement et de l’urgence de la situation par le biais de diverses actions sur le terrain. Un programme d’urgence devrait également prochainement être présenté. En attendant, le parti invite toutes les personnes concernées par le problème du logement à se prendre en photo chez elles ou devant des miroirs qui vont être installés à divers endroits en zone urbaine et à poster leurs photographies avec le hashtag #brauchengWunneng (a besoin d’un logement). Il espère, grâce à la mobilisation, faire réagir le gouvernement et à défaut les électeurs.
Dans le cadre du débat parlementaire, initié par déi Lénk, sur les logements inoccupés et les terrains à bâtir non affectés, le parti politique a déposé une motion demandant au gouvernement de mettre en place des mesures précises et ciblées permettant de mobiliser au plus vite les logements inoccupés et les terrains à bâtir. Il a également demandé un inventaire de ces derniers.
Sophie Kieffer
La Commune de Consdorf a acheté une maison à côté de l’église depuis plusieurs années et rien ne s’y passe… le curé a un magnifique presbytère entretenu par la Commune.
Jidderen ka machen waat e wellt mat sengem Eegentum.
En de sech neischt ka leeschten……huet vun ufank un eppes falsch gemach.