Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Environ 500 papillons venus du monde entier se partagent un petit paradis sur les rives de la Moselle, à Grevenmacher. Pour les lève-tôt, le spectacle matinal est magique: chaque jour des chrysalides importées des cinq continents éclosent sous les yeux des visiteurs.
Il est environ 11 h au Jardin des papillons de Grevenmacher. Dans une armoire en bois, discrète à l’entrée de ce petit paradis protégé sur les rives de la Moselle, des ailes de toutes les couleurs sont suspendues à l’envers sous les chrysalides et certaines semblent nous observer d’un œil sûr. Ces papillons déjà si grands pour certains n’ont pourtant éclos que quelques minutes plus tôt. Environ chaque heure, un biologiste passe, ouvre les portes vitrées de l’armoire.
Comme un appel à la liberté, les papillons s’envolent alors tous d’un coup. Ces chrysalides proviennent du monde entier. Surtout que les papillons exigeants pondent leurs œufs sur une plante bien précise, par exemple, le citronnier. « Chaque espèce a sa plante », explique l’une des biologistes qui travaille au jardin, Lydia Reuter. Si cette plante n’est pas présente, le papillon ne pourra pas se reproduire. Si toutes les conditions sont réunies, une chenille va éclore. Puis quelques semaines plus tard, elle s’enfermera dans une chrysalide avant de devenir un papillon.
« L’un des plus grands papillons du monde »
À cette étape, « il faut deux, trois heures aux ailes du papillon pour sécher. » Ces ailes qui ont été pliées, écrasées, prennent le temps de gonfler et deviennent incroyablement douces alors que de l’eau s’en échappe. « C’est la dernière étape avant de voler , poursuit la biologiste. On dit souvent que le papillon ne vit pas longtemps, mais on n’oublie que cette phase constitue seulement la fin de sa vie. »
Le Jardin des papillons est un lieu magique. (photo Tania Feller)
« Nous avons environ en permanence 500 papillons de 40 espèces différentes issues des cinq continents (essentiellement d’Amérique du Sud et d’Asie) .» On retrouve le papillon Morpho du Costa Rica, bien connu pour son bleu intense, ou encore le Greta Oto. C’est le préféré de la biologiste : « Il est transparent avec seulement deux bandes de couleurs. Et lorsqu’il vole, on dirait une âme très fragile .» L’Attacus atlas, originaire d’Asie du Sud, fait également partie de la collection. «C’est l’un des plus grands papillons du monde. Là, on a la chance de le voir, car normalement, en journée il se cache », lance la passionnée, en montrant un papillon qui peut mesurer entre 20 et 30 cm, essentiellement brun mais très graphique.
En raison de sa forme, il est d’ailleurs également surnommé le papillon cobra. Autre particularité de ce papillon pas comme les autres : « Il n’a pas de trompe et ne peut donc pas se nourrir. C’est pour cela qu’il ne vit qu’une semaine. La plupart des autres papillons se nourrissent du nectar des fleurs. Mais en ce moment, toutes les plantes n’ont pas encore fleuri. Nous devons donc ajouter du nectar artificiel ou des fruits un peu pourris, car c’est l’alcool qui les attire.» […]
Audrey Libiez
>> Article à lire en intégralité dans votre édition papier de ce mardi 12 mai.
Le Jardin des papillons de Grevenmacher a été ouvert en 1989 par un nom bien connu au Luxembourg : Bernard Massard.
Horaires d’ouverture : Du 1er avril au 31 octobre, tous les jours (week-ends et jours fériés inclus) de 9 h 30 à 17 h. Prix de l’entrée : adulte 7 euros, enfant 4 euros.
