La section locale des verts milite pour un réaménagement urbanistique et une réorganisation du trafic de la fameuse artère du Limpertsberg.
Le plan des écolos à propos de l’avenue Pasteur vise aussi bien à permettre une circulation bidirectionnelle à vélo qu’à créer une zone de rencontre partagée au niveau inférieur de l’artère.
Déi Gréng se disent volontiers «optimistes» et comptent sur la pression exercée par la vox populi dans le quartier. En effet, selon les conseillers communaux Claudie Reyland et François Benoy, les citoyens qui se sont rendus à une réunion d’information citoyenne mi-septembre se sont montrés largement insatisfaits du projet de piste cyclable dans l’avenue Pasteur présenté par la majorité au conseil communal (DP-CSV). Ce projet, gelé pour l’instant, prévoit la création d’une piste cyclable bidirectionnelle uniquement dans la partie inférieure de l’artère, c’est-à-dire du Glacis à la rue Antoine-Zinnen, au niveau du lycée de garçons. «Ce projet ne va pas assez loin et manque de courage politique. De plus, il entraînerait la disparition d’arbres, de terrasses de l’Horeca et de places de parking», fustige François Benoy, pour qui cette option, ou «ce compromis» selon ses termes, ne profiterait pas à l’ensemble du quartier et présenterait nombre de désavantages.
Une alternative «très rapidement faisable»
Les deux conseillers de l’opposition ont donc présenté hier leur vision des choses, laquelle serait «très rapidement faisable» et bien plus profitable aux résidents du quartier, aux gens qui y travaillent et, bien entendu, aux cyclistes et aux piétons. Une sorte de solution universelle, en somme, «qui impacterait positivement la qualité de vie dans le quartier, la mobilité douce, l’écologie ou encore la convivialité», selon Claudie Reyland, qui vit dans le quartier. «De plus, précise-t-elle, je me déplace toujours à vélo et je trouve que circuler à bicyclette est dangereux ici. En clair, notre proposition alternative me tient plus que jamais à cœur!»
Alors concrètement, en quoi consiste ce concept alternatif estampillé déi gréng dont la section locale souhaite vivement qu’il soit considéré et adopté par la majorité DP-CSV. Il comprend différentes phases, mais qui prendraient très rapidement forme. «Tout d’abord, il s’agit de réorganiser le trafic automobile sur le tronçon Glacis–rue Henri-VII, avec vitesse limitée à 30 km/h et accès réservé aux véhicules motorisés des riverains et des livreurs, tout en laissant quelques places de parking accessibles. Cela permettra de créer une piste cyclable principale, bidirectionnelle et sécurisée. L’objectif est donc de libérer ce tronçon du trafic routier de passage», dixit François Benoy.
Piste cyclable : extension et interconnexion
Le rapide reclassement du tronçon en zone 30 ou en rue cyclable permettrait également d’étendre la piste pour vélos et d’offrir la possibilité aux cyclistes de circuler en bidirectionnel entre le lycée de garçons et le café Tramways, c’est-à-dire sur un tronçon supplémentaire. Pour rendre cela possible, tout en garantissant la sécurité des utilisateurs, le sens de circulation automobile serait par ailleurs inversé (du bas vers le haut de l’avenue jusqu’au café Tramways). Des modifications de la signalisation iraient ainsi de soi dans le cadre du projet. De plus, la ligne de bus numéro 19 devra être redirigée par la rue Ermesinde et l’avenue Victor-Hugo pour la détourner de la partie inférieure de l’avenue Pasteur.
Dans une ultime phase, le tronçon Glacis–rue Henri-VII devra être reclassé en zone de rencontre (shared space), impliquant des travaux et donc un chantier. «Pour les premières étapes du projet, tout pourrait être réalisé dès demain. Par contre, concernant le réaménagement urbanistique de cette zone de rencontre, cela nécessiterait des travaux et cela serait plutôt pour le début de l’année prochaine», a encore souligné Claudie Reyland. De son côté, François Benoy, selon lequel «on peut appliquer un projet similaire dans tous les autres quartiers de la ville», précise que ce projet vise notamment à créer une piste cyclable directe à travers tout le Limpertsberg, qui permettra d’accéder directement au centre-vile et au quartier de Belair, par exemple : «Le but, à terme, est d’avoir une interconnexion de toutes les pistes cyclables afin de pouvoir accéder en toute sécurité et le plus simplement du monde à l’ensemble des quartiers de la capitale. On veut un réseau structuré !», indique-t-il encore. À l’image de ce qui se fait «aux Pays-Bas, où tous les quartiers des villes sont aménagés de cette manière».
Claude Damiani