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Les vols de ruches en hausse, les apiculteurs piqués au vif


Pour Michel Koch, il ne fait guère de doute que c'est un confrère qui est venu se servir. (photo DR)

Un peu partout en Europe, les vols de ruches se multiplient. Le Luxembourg n’échappe pas au phénomène, au grand dam des apiculteurs. Plusieurs d’entre eux en ont déjà fait l’amère expérience cette année.

Au lieu-dit Féitsch, entre Wincrange et Derenbach, on se trouve à moins de quatre kilomètres de la Belgique. Le paysage est vallonné, les champs épousent le relief et offrent leur plus beau vert en ce joli printemps. Bucolique à souhait. Mais Michel et Myriam Koch n’ont pas franchement l’âme à la contemplation. En ce moment, c’est plutôt la colère qui les ronge. Sur le site, le couple, qui mène son activité d’apiculteur en semi-professionnel, avait installé 11 de ses 200 ruches. Mais depuis lundi matin, il ne leur reste que quatre ruches au Féitsch. «Nous nous sommes fait voler les sept autres dans la nuit de dimanche à lundi, peste Marc Koch. À l’endroit même où on nous en avait déjà pris une l’an dernier.»

Ce vol fait aussi écho à un autre qui a eu lieu la semaine passée. Un apiculteur de Brandebourg a également vu une de ses ruches disparaître. Aux dires des apiculteurs, les vols de ruches sont de plus en plus fréquents depuis quelques années et en août 2017, pas moins de 47 ruches avaient été dérobées en une seule fois. Soit près de 4 millions d’abeilles !

Délits d’initiés ?

Pour Michel Koch, il ne fait guère de doute que c’est un confrère qui est venu se servir : «On ne vole pas de ruches sans un minimum de connaissances, je pense que c’est un apiculteur qui a fait le coup.» Sur place, aucun indice ne permet de véritablement lancer l’enquête. Michel Koch explique que seule une camionnette ou une voiture (plutôt un 4×4) tirant une remorque a permis de commettre le forfait. «Ces ruches sont visibles de la route et on y accède par un chemin forestier : ce n’est pas très compliqué d’y avoir accès.»

Si une plainte a tout de suite été déposée, l’apiculteur ne se fait pas d’illusions : «Les chances de les retrouver sont très faibles.» Les ruches ont beau être marquées au fer au nom de leur propriétaire, il suffit de les poncer un bon coup pour que la signature disparaisse. «Et si le voleur place les rayons dans de nouvelles ruches, on ne pourra plus rien voir», soupire ce grand passionné des abeilles.

L’affaire le tourmente parce qu’il passe beaucoup de temps autour de ses abeilles, bien que ce ne soit pas son métier principal. Voir ses efforts balayés d’une façon aussi brutale est un choc. À cette époque de l’année, chaque ruche compte de 20 000 à 30 000 abeilles. Elle seront deux fois plus nombreuses en plein été, lors de la pleine saison.

750 euros de pertes par vol

Et puis, plus prosaïquement, ces ruches sont un investissement financier. «J’estime qu’une ruche volée me coûte 750 euros, entre la ruche en elle-même, les abeilles et le miel qu’elles auraient produit en une année.» Multiplié par sept, cela commence à chiffrer.

La perte sèche et le manque à gagner ne sont pas anodins. Chez Michel et Myriam Koch, à la Beienziichterei Koch-Clees, l’apiculture est plus qu’un hobby. À Winseler, ils viennent d’inaugurer un tout nouveau bâtiment exclusivement réservé à l’apiculture. Avec une chaîne de conditionnement, une chambre froide pour stocker le miel et des ateliers, on est clairement dans l’artisanat de précision.

Si quelqu’un pense savoir quelque chose sur ce larcin, Michel et Myriam Koch leur demandent de contacter sans délai la police à Wiltz.

Erwan Nonet