L’Ilnas est chargé de détecter des produits non conformes en libre circulation sur le marché luxembourgeois. Il teste notamment les jouets.
La souris en peluche passe d’abord son nez dans un cylindre de la taille de la bouche d’un enfant. Le nez entre facilement : test non convaincant. Ce même nez est ensuite attaché à une machine qui le tire avec une force de 90 newton. Le nez ne tient plus que par un fil. On décortique ensuite assez facilement le dos de la souris et le rembourrage semble dangereux dans le cas où il serait avalé par un enfant… Cette souris en peluche a été jugée non conforme par l’Institut luxembourgeois de la normalisation, de l’accréditation, de la sécurité et la qualité des produits et services grâce au travail de son département de surveillance.
Traction, choc, chute… Des tests en pagaille
« Nous sommes chargés de vérifier la conformité aux normes nationales et européennes des produits, et notamment des jouets, explicite Jean-Marie Reiff, le directeur de l’Ilnas. Avant, nous faisions de la certification; aujourd’hui, c’est la conformité. Nous courons après les produits. » Pour ce faire, le département de la surveillance du marché dispose de onze agents sur le terrain et de trois agents au sein du laboratoire de tests (un quatrième ingénieur devrait prochainement être recruté).
En lien avec l’administration des Douanes et Accises, les agents de l’Ilnas effectuent également des contrôles sur le terrain. « Nous faisons dans un premier temps des contrôles administratifs , souligne Alexis Weber, le chef du département de la surveillance du marché de l’Ilnas. On regarde notamment si les informations indiquées sont conformes. »
S’il y a un doute, le jouet est testé mécaniquement et physiquement (localisation des petits éléments détachables, contrôle de la résistance mécanique, mesurage des échauffements, détermination de l’énergie cinétique, essais de traction, de chute et de choc) au laboratoire de l’Ilnas et chimiquement au Laboratoire national de santé (LNS). Depuis 2014 et la signature de la convention entre l’Ilnas et le LNS, environ 150 jouets ont été testés sur leur contenu en phtalates et 9 d’entre eux ont présenté un risque grave et été retirés du marché luxembourgeois. Des contrôles acoustiques des jouets sont également effectués : 4 des 22 jouets acoustiques prélevés n’étaient pas conformes et ont fait l’objet d’une interdiction de vente.
L’Ilnas n’est pas seul. Il reçoit chaque semaine de la part de la Commission européenne la liste Rapex contenant les produits à risques graves identifiés sur le marché européen. Et, dans la foulée, le département ordonne le rappel et le retrait de ces jouets aux distributeurs.
En effet, le rôle de l’Ilnas ne s’arrête pas aux simples contrôles. L’institut a le pouvoir de sanctionner administrativement et de lancer des poursuites pénales. Il joue donc aussi un rôle de prévention. Par exemple, lors de la Schueberfouer, les agents organisent une séance d’information auprès des forains concernant la conformité des jouets, visitent tous les stands et prennent des mesures adéquates en cas de non-conformité. Bref, l’Ilnas surveille de près les jouets présents au Grand-Duché.
Guillaume Chassaing